💥Bombe dévastatrice & Bibliothèque virtuelle
Voici mon avis détaillé sur Oppenheimer, dernier film de Christopher Nolan traitant du créateur de la bombe atomique, je te montre ma bibliothèque virtuelle et je t'offre un cadeau inédit 🎁
J’ai vu une bombe 💣
Quelles sont les limites du progrès scientifique ?
En se penchant sur l’Histoire, elles semblent infinies. En cela, la science est particulièrement dangereuse. Il revient à l’humanité de la canaliser. Mais l’humanité est avide de pouvoir, elle veut toujours plus.
Tu crois que la science sert la société ? Tu fais partie des naïfs. Mais ne t’en fais pas, on est nombreux dans ton cas. Le cinéma est là pour nous aider à y voir plus clair !
Le 24 février 1982, Amandine est née. C’est le premier “bébé éprouvette” français. Cet exploit a été possible entre autre grâce à Jacques Testart, un biologiste qui a pourtant décidé de refuser de continuer les recherches sur le tri des embryons, autrement dit sur l’eugénisme.
Si tu ne sais pas ce que c’est, l’eugénisme c’est le fait de sélectionner les gênes d’un individu avant sa naissance. Faire un bébé à la carte quoi : « Alors je voudrais que ce soit une fille, blonde aux yeux bleus et de taille moyenne ».
Tu vois les dérives auxquelles ça peut mener ? Fini la diversité génétique, bonjour les clones ! Entre autres problèmes assurément graves, en terme de santé notamment.
Une chose peut limiter le progrès scientifique et ses bavures, une seule, et Jacques Testart s’y est résigné. C’est l’éthique.
Sauf que tous les scientifiques ne placent pas la morale avant le reste. Est-ce que Robert Oppenheimer a su s’arrêter avant de créer une arme de destruction massive ? Eh bien non, sinon Christopher Nolan n’en aurait peut-être pas fait un film de 3 heures.
Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes.
Détrompe-toi, Christopher Nolan ne fait ni le procès de Robert Oppenheimer ni son apologie, en lui donnant des excuses. Ce thriller remet surtout dans le contexte d’une paranoïa permanente la création de l’arme nucléaire et rappelle à notre mémoire sélective que la faute ne revient pas uniquement à Hitler.
Dans la filmographie de Nolan, le temps a un rôle technique, d’habitude. Dans Memento, c’est un ressort scénaristique plongeant le spectateur dans la vie d’un amnésique qui, toute les 5 minutes, oublie ce qu’il vient de se passer, ce qu’il a dit, qui il a vu. Dans Insomnia, les flashs temporels sont comme des indices révélateurs alors que dans Inception, Interstellar ou encore Tenet, le temps est déformé, manié comme une 4e dimension palpable et modifiable.
Dans Oppenheimer, le biopic qui retrace la partie la plus controversée de la vie du “père de la bombe atomique”, le réalisateur revient à l'usage du noir et blanc pour marquer son jeu avec la chronologie. Quand l’image est en couleur, on suit le passé selon Robert Oppenheimer (et sûrement sorti de sa biographie). Quand elle est en noir et blanc, elle met en scène l'histoire selon une de ses connaissances, Lewis Strauss (plus factuelle). Sur le point d'être nommé au gouvernement des États-Unis, on interroge justement Lewis Strauss sur ses rapports avec le créateur de l’arme nucléaire, histoire d’éviter de donner du pouvoir à un potentiel terroriste. Ces couches temporelles qui se superposent, c’est la marque de fabrique de Nolan. Était-ce nécessaire ou utile dans ce film ? Non. Mais… J’aime bien.
Ici, point de sensation extrême, pas d’effets spéciaux à gogo, pas de jeu alambiqué avec la technologie. Nolan en revient au réalisme des relations humaines (qui n’en sont pas moins complexes…).
Les dialogues et les images servent un propos philosophique existentiel. Attend-toi à ressortir un peu déprimé·e de cette séance une fois que tu auras interrogé le rôle de l’humanité sur la planète et que tu auras découvert son potentiel destructeur hors-norme.
Promis, les 3 heures ne sont pas de trop. L’intrigue et l’enchainement des événements tiennent en haleine sans peine. Il faut dire que le casting est d’or. Même les rôles secondaires ont droit à leur star. On voit le président Truman 2 minutes vers la fin, sous les traits de Gary Oldman, ou encore 5 minutes à peine de Kenneth Branagh en Nils Brorh (scientifique allemand), et 2 minutes de Ramy Malek en David Hill. Chacun de ces personnages gravitants ont leur moment de gloire et savent le faire briller.
Par contre, n’oubliez pas qu’avec Nolan, vos neurones seront en ébullition ! Mais heureusement, il ne fait pas l’erreur de rendre le sujet incompréhensible. Certes, on parle de fission, d’atomes, de combustion, d’hydrogène, mais le scénario est plutôt pédagogique sans nous prendre par la main.
Loin d’être émotionnellement neutre, il y a des moments de grâce dans ce film. Tantôt dus à la bande-son et au montage son qui est habile au vu du sujet qu’est l’explosion, tantôt dus au jeu d’acting, et particulièrement aux dialogues aussi finement écrits que des punchlines de rap.
La tension est palpable, parce qu’elle nous laisse impuissants face à un fait historique qu’on sait dévastateur et qu’on ne peut empêcher. Notre seule chance est d’essayer de comprendre (et d’espérer que les dirigeants feront les bons choix).
Je vous dirais bien d’aller le voir comme un on irait voir un film de divertissement, mais sachez que c’est aussi un film historique avec la guerre en sujet de fond et la mort négatif. Ce sera peut-être éprouvant, mais ça vaut le coup.
📚Ta bibliothèque virtuelle
J’ai un cadeau pour toi, mais avant de te la donner, j’ai une question :
Est-ce que tu lis “passivement” ?
C’est une vraie question et pas un jugement.
A l’école, on devait faire des fiches de lecture et c’était plutôt barbant. Surtout à propos de bouquins qu’on avait pas choisi de lire.
Figure-toi que depuis deux ans, je lis en prenant des notes.
Je prends des notes pour 3 raisons
C’est ce qui me permet de te donner mon avis précis et argumenté sur une oeuvre sans paraphraser la 4e de couverture ni te faire part d’un simple sentiment résumé à “J’ai aimé, ça s’est lu vite, les personnages sont attachants”. Ce serait intéressant ni pour moi ni pour toi qui ne saurais toujours pas si oui ou non tu dois tenter la lecture de ton côté. Aux chiotes les chroniques vides.
Ca constitue ma mémoire externe. Tu te souviens de tout ce que tu lis toi ? Si tu fais partie des serial lecteur qui explosent des compteurs à la Stephen King (il lit 70 livres par an), j’ai du mal à croire que tu puisses me rappeler de quoi parlait l’nimème thriller que t’as lu en février 2021 et si ça t’avait plu au point de me le recommander. D’accord ou pas ?
C’est un outil d’écriture. Quand un passage me fait un effet que j’aimerais produire en tant qu’auteure, je le note et je laisse mon commentaire. Va pas croire que les écrivains réinventent la roue à chaque fois. Ils s’inspirent de ce qu’ils lisent, ils s’imprègnent des mots des autres. Lire est un des deux moyens d’apprendre à écrire, le second étant écrire.
Alors, sur un modèle dérivé du second cerveau imaginé par un auteur (Cyril Destoky), j’ai créé une base de données sur un outil numérique dont tu as peut-être entendu parler : Notion.
Dans cette base de données, j’ai deux tableaux (on dit “table” dans le jardon informatique), qui sont liés entre eux.
Le premier tableau contient la liste de livres lus et en cours de lecture, et leurs caractéristiques (ex : titre, auteur, date de publication, couverture, le type d’ouvrage, le(s) genre(s), nombre de pages). Ca n’est pas visible ici, mais j’ai ajouté des données relatives à ma lecture pour en faire des statistiques (quoi ?) comme : la date de début et de fin de lecture ainsi que ma note sur 10.
Le second tableau contient les extraits et les citations qui ont, selon mon appréciation subjective, un intérêt particulier. Ces extraits, de la même façon, je les commente pour ne par oublier pourquoi je les ai gardés, et je leur colle différentes étiquettes en fonction de l’intérêt qu’ils ont suscité chez moi (ex : peur, angoisse, tristesse, rire, admiration) et de leur place dans le récit (ex : description, dialogue, pensée, action…).
Et si je fais tout ça dans une base de données et pas sur un fichier word ou excel, c’est parce que je peux, à tout moment, retrouver un extrait ou une info en faisant une recherche ou en filtrant mes tableaux.
Tu veux la liste de tous les romans fantastique de moins de 300 pages que j’ai lus en 2022 ? Ce n’est qu’un exemple…
Voici mon cadeau pour toi !
J’ai conçu pour toi une bibliothèque virtuelle sur Notion (il faut un compte pour l’utiliser, c’est gratuit). Tu n’as plus qu’à la dupliquer et à te l’approprier en y ajoutant tes lectures passées, en cours et à venir.
J’y ai laissé la liste d’oeuvres que j’ai consignées et lues en 2 ans. J’y ai aussi laissé les passages que j’ai aimé. Et en prime, j’ai créé un modèle de fiche de lecture que tu n’auras plus qu’à remplir chaque fois que tu voudras prendre des notes sur un bouquin.
Le modèle de fiche de lecture ressemble à ça ⬇️
Ne te sens pas obligé·e de tout remplir, moi-même c’est en fonction de ma motivation et de mon humeur que je prends des notes.
Super cette idée de document sur Notion pour prendre des notes sur les lectures en cours. Par contre avec 70 livres par an Stephen King est un petit joueur 😊 . J'ai vu sur instabook et sur Babelio des lecteurs lirent bien plus d'ouvrages que ça (notamment les bibliothécaires et les libraires qui lisent à un rythme effréné (mais comment font-ils?)