Ces 6 romans de "mauvais" genres sont tout neufs !

C'est la première fois que je fais une revue des sorties littéraires de "mauvais" genre avec des romans sortis en mai ou qui vont sortir d'ici cet été. J'espère que ça va te plaire !

Chair lecteur·ice 😈

Souhaitons la bienvenue à Victoria, dans l’enfer de cette 76e édition des Papiers Noirs à l’Encre Rouge.

Dans ces Papiers Noirs tu trouveras de quoi (re)découvrir des pépites littéraires et cinématographiques entre thriller, fantastique, horreur et science-fiction. Par le prisme de l’écriture, de la lecture et de l’actualité, c’est sang pour sang '“mauvais” genres.

Bonne lecture !

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Je me rattrape en mettant la littérature des “mauvais” genres en avant, après l’avoir un peu délaissée au profit du cinéma. C’est que j’enchaine plus facilement 2h de film que 400 pages de lecture. Pas toi ?

Bien que je m’y sois remise ! Je suis en plein dans le tome 1 de Stanley n’est pas mort, de

Malone

(dont l’Ulule est en prolongation si tu veux te procurer la saga en 3 tomes). Un roman émotionnellement prenant à propos duquel mon encre rouge risque de couler…

Mercredi dernier je te faisais découvrir des maisons d’édition, souvent indépendantes, qui publient de la science-fiction de qualité.

Aujourd’hui, je mets en avant des sorties littéraires récentes ou qui approchent à grand pas, toujours dans les “mauvais” genres, évidemment. Je te balance ça comme si on discutait au fil de mes recherches et de mes réflexions.

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🔪En un coup de couteau

• Deux sorties littéraires en thriller

• Deux sorties littéraires de science-fiction

• Deux sorties littéraires entre fantastique et horreur

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Les sorties en thrillers

La femme la plus dangereuse du monde de Philip Le Roy (5 mai 2025)

N’est-ce pas un titre tape à l’œil ? Il a fonctionné sur moi en tout cas… Voyons voir ce que ça vaut !

De retour en France après avoir combattu au sein de l'opération Barkhane au Sahel, le sergent Aliana Kelly souffre d'un état de stress post-traumatique.

Il lui reste une mission à accomplir ; le capitaine de son unité, mortellement blessé, en lui sauvant la vie au Mali, l'a chargée de remettre en main propre une lettre à son frère qui vit à Lyon. Ce qui ne devait être qu'une formalité, va transformer l'émissaire en tornade.

Du jour au lendemain, Aliana se retrouve en cavale, entre Paris et Marseille et devient la femme la plus dangereuse du monde.

Le synopsis est efficace : on connaît le contexte, on sait où se déroule l’histoire, qui en sera la protagoniste et on a même une idée du ton et du rythme qui, à mon avis, risque d’être effréné.

Ce qu’on sait de Philip Le Roy, c’est qu’il se dit influencé par le cinéma de Kubrick (Orange Mécanique), Tarantino (Inglourious Basterds) et De Palma (Carrie) - soit du cinéma plutôt violent, sanglant, tordu, noir et carrément de “mauvais” genre - et par les romans noirs américains mais aussi par Stephen King.

Déjà, ça augure quelque chose qui me plait. En plus, c’est un adepte des arts martiaux ! Je t’ai déjà dit que j’avais 10 ans de karaté, une ceinture noir et un titre de vice-championne de France derrière moi ? C’est une longue histoire…

Cet auteur a gagné des prix dès son premier roman publié en 1997 et il est aujourd’hui l’auteur de 22 romans traduits à l’international ! Et La Femme la plus dangereuse du monde publié chez 123 Editions, est le deuxième de l’année 2025 pour lui, puisqu’en mars sortait déjà Danse avec la mort chez Rageot.

Puis… Au fil de mes recherches, après t’avoir écrit tout ça, je découvre que La Femme la plus dangereuse du monde est une réédition d’Aliana publié chez Cosmopolis en 2022. Cette version a été enrichie, d’après 123 Editions.

La note Babelio est bonne : 4.1/5. Mais…

Le roman est facile à lire, les chapitres sont courts et rythmés, le sujet est intéressant mais je n'ai pas du tout accroché avec le personnage principal. Aliana est pourtant l'anti héroïne idéale : ancienne militaire souffrant d'un stress post-traumatique, directe et vulgaire… mais c'est carrément de trop ! - LeslecturesdeB (Babelio)

Un livre qui file à 300 km/heure, ça bastonne, ça défonce, ça tue, mais surtout ça questionne. - Christophe76410 (Babelio)

Globalement, après avoir lu quelques chroniques sur Instagram et Babelio, c’est ce que j’ai dit plus haut : violent, rythmé, voire très rapide, proche d’un film d’action… En ce sens, le titre de la réédition est peut-être plus adéquat. Mais finalement je ne sais pas si ça m’emballe.

Survivaliste de Noémie Bourgois (4 juillet 2025)

Ce sera le tout premier thriller de Noémie Bourgois, plutôt connue pour avoir fait ses armes en dystopie.

Un stage de survie.
Un cadre idyllique.
Un groupe d'amis.
Une liste morbide.

Je suis cette autrice sur Instagram depuis mars 2022, soit à la sortie de son 3e roman auto-édité. Depuis, elle est l’auteure de 8 romans de science-fiction et urban fantasy et Survivaliste sera le premier thriller d’une série.

Je ne l’ai encore jamais lue… Qu’est-ce que j’attends, bordel ?

Dans la droite lignée de La Servante Écarlate, elle a écrit Le Dernier Né où la fertilité et les naissances sont encadrées et Le Registre dans lequel l’avortement est interdit et sévèrement puni. En bref : des romans féministes et politiques qui anticipent un avenir un peu trop réaliste. Tout ce qui m’attire.

Son dernier roman a une note de 4.3/5 sur Babelio et de 4,5/5 sur Amazon, avec un total de 155 notes. Et les chroniques sur Instagram sont élogieuses.

Est-ce que son thriller sera aussi bon ?

Plus que 48h à vivre.

C’est le SMS reçu par le protagoniste en plein stage de survivalisme. Une erreur de numéro, une épreuve qui fait partie du stage ou une véritable menace ? On saura tout cet été !

Les sorties en Science-Fiction

Upgrade de Blake Crouch (4 juin 2025)

En lisant le titre, j’ai directement pensé au film du même nom sorti en 2018 et réalisé par Leigh Whannell.

Logan Ramse a pour mission de traquer les labos clandestins à l’origine de mutations génétiques désormais interdites depuis qu’une catastrophe a provoqué la mort de centaines de millions de personnes. Blessé au cours d’une opération en apparence banale, il s’aperçoit que son ADN a été modifié : ses capacités physiques et intellectuelles sont démultipliées. Logan est devenu différent : il a été upgradé ! Emprisonné pour “sa propre sécurité”, il réussit à s’enfuir. De chasseur, il devient chassé. Cherchant à découvrir l’origine de sa propre mutation génétique, il met à jour un complot mondial. Et si quelqu’un avait décidé d’upgrader l’humanité toute entière ? Peu importe le fait que près d’un milliard de vies humaines soient en jeu.

Pour avoir vu le film d’action futuriste, ça semble n’avoir aucun rapport avec le roman de Blake Crouch, si ce n’est les capacités humaines décuplée (par une puce implantée cette fois).

Mais ça aurait pu ! Blake est aussi scénariste… En tant qu’auteur, il écrit de la science-fiction, de l’horreur et du thriller. Parmi ses œuvres, trois ont été adaptées en film - c’est le cas de Dark Matter, dispo sur Appel TV - ou en série - pour Wayward Pines scénarisée par Night Shyamalan (mais arrêtée après 2 saisons )et Good Behavior dispo sur OCS (arrêtée aussi après 2 saisons) que l’auteur réalise lui-même aux côtés de Chad Hodge.

Où allons-nous avec ça ?

En fait, je ne sais pas toi, mais je préfère le texte marketing du dossier de presse :

« Et si vous deveniez soudainement plus fort, plus intelligent et moins “mortel”? C'est ce qui est arrivé à Logan Ramsey, agent fédéral traquant les cyber criminels spécialisés en biogénétique après l'explosion d'une bombe en pleine perquisition. Alors que ses proches craignent pour sa vie, Logan guérit facilement de ses blessures, découvrant au fil de sa convalescence des capacités physiques et psychiques décuplées. Devenu la cible de l'État, l'enquêteur part à la recherche de la vérité derrière sa transformation, ravivant de vieilles blessures familiales. Réflexion sur le transhumanisme, Upgrade est un techno-thriller efficace et divertissant. »

On comprend mieux que le protagoniste est flic, et qu’on est donc plongé dans une enquête pas comme les autres. J’ai des images cyberpunk dans la tête ou au moins similaires à Watch Dogs quand j’essai de visualiser cette époque futuriste. Et puis le transhumanisme pose des questions éthiques qui font échos à celle que pose l’IA aujourd’hui alors…. Pourquoi pas ?

(Sans compter que j’aime d’amour les couverture des éditions Gallmeister, ça prend TOUJOURS sur moi)

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La nuit ne dure jamais de Salomé Bourgois (6 mai 2025)

XXIIème siècle. Une guerre mondiale a décimé la planète.

50 000 survivants se retrouvent à présent piégés dans une zone délimitée par un brouillard toxique infranchissable, les coupant du reste du monde. Parmi eux, deux clans sont en lutte constante pour le pouvoir : les Dux, fervents soldats de Dieu, et les Quetzals, défenseurs de la liberté. Lorsque la femme de Spyridon est assassinée par les Dux, ce dernier fuit avec leur fille loin de ce clan religieux qu’il exècre plus que tout. Désormais reclus et ivre de vengeance, il n’a plus qu’un seul objectif : mettre fin à la théocratie qui règne sur la Zone.

Ce synopsis de roman post-apocalyptique fait résonner en moi le conflit éternel des Assassins contre les Templiers auquel je participe en jouant à la licence Assassin’s Creed depuis les année 2010. D’ailleurs, j’ai écrit une édition sur la place de ces jeux-vidéo dans la pop culture, si ça t’intéresse.

C’est le tout premier roman de Salomé Bourgois, la sœur et illustratrice de Noémie Bourgois - oui, oui, c’est de famille ! Et j’ai envie de lui donner de la force. Déjà parce que ça commence par un trigger warning digne des “mauvais” genres :

Ce livre aborde des sujets qui peuvent heurter certaines personnes sensibles : torture, mort, sang, violence physique et psychologique, langage grossier, agression sexuelle.

Et parce que j’aime le post-apo au cinéma mais que je n’ai jamais sauté le pas en littérature… Si tu comptes le lire, j’aimerais que tu reviennes me dire ce que tu en as pensé !

Le romans commence par une succession d’articles de journaux qui font état de la situation politique, environnementale et économique du monde en 2093. Il existe un conflit d’intérêt autour d’une invention révolutionnaire dans un monde où l’eau potable se faire ultra-rare : un système de désalinisation de l’eau. Sauf qu’à la manière dont les laboratoires ont spéculé sur les vaccins contre la COVID-19, le gouvernement se fait du fric sur le dos de la recherche…

Les sorties en fantastique / horreur

Crâne d’os de Mo Hayder (7 mai 2025)

Mo Hayder, a quitté ses parents à 15 ans. Après quoi, elle a connu le milieu du mannequinat de charme, de l’acting mais aussi la déchéance et l’austérité. Avec son vécu et celui de ses proches, elle a développé une fascination pour le morbide et la cruauté.

C’est comme ça qu’elle commence sa carrière, avec des romans noirs comme Birdman (2000) et The Treatment (2001), à base de meurtres en séries, de traces de piqûres dans la colonne, de mutilations à la poitrine, de cadavre d'oiseau dans l'abdomen…

Son dernier roman publié remonte à 2022 : Le Livre du désert. Et pourtant, à cette date, Mo Hayder était déjà morte…

Tu m’as bien lu. Tout ce qui paraît de cette autrice aujourd’hui, c’est post-mortem. Car Mo Hayder est décédée des suites d’une maladie neurodégénérative en 2021.

De quoi parle Crâne d’os ?

Un terrible accident...

Niché au cœur des Cotswolds, Eastonbirt a tout du village anglais idyllique. Mais ses habitants restent hantés par une tragédie. Une tragédie à laquelle Alex Mullins a survécu.

La silhouette d'une femme... Cette nuit-là, une femme au visage décharné s'est penchée sur Alex. Une femme qui ressemble à Crâne d'os, une prostituée assassinée un siècle plus tôt.

Une vérité pire que la légende... Alex ne croit pas aux légendes urbaines. Avec Arran, son ami d'enfance, elle décide de remonter le fil de la nuit du drame. Mais tandis que leur enquête progresse, des événements inquiétants viennent perturber leurs vies. Et bientôt, la femme sans visage refait surface.

Avec une note de 3,9/5 sur Babelio et 4,5/5 sur Book Node, c’est plutôt prometteur !

Sache qu’elle a reçu le prestigieux prix “Meilleur Roman” des Edgar Allan Poe Award (qui récompense des œuvres policières) en 2011 pour Proies et le non moins prestigieux Crime Writers'Association Dagger in the Library Award (qui récompense les auteurs les plus nominés en ligne par les lecteur·ices et décerné par des libraires) également en 2011.

Chlorine de Jade Song (14 mai 2025)

C’est chez Argyll que vient de sortir ce récit de métamorphose à travers l’eau chlorée…

Ren Yu est une nageuse. Ses journées commencent et se terminent à la piscine. Ses coéquipières sont ses seules amies, son coach son seul guide. Si elle nage assez bien, elle sera repérée, obtiendra une bourse et intégrera une bonne université. Ses parents l’aimeront. Son entraîneur sera gentil avec elle. Elle aura une belle vie.

Ren n’existe que pour la nage. Elle aime l’odeur du chlore, la sensation de l’eau sur sa peau et elle fera tout son possible pour être libre. Peu importe la douleur. Peu importe les sacrifices ou ce qu’en pensent les autres.

Depuis toujours, Ren a grandi avec des histoires de créatures des profondeurs, celles qui appellent les marins à leur perte et se régalent de leur chair. Alors, peu importe la quantité de sang à verser, Ren exaucera son rêve le plus fou : devenir une sirène.

Cette quatrième de couverture laisse présager de la pression parentale et sociétale qui est exercée sur Ren, une fille encore jeune et soumise à la volonté des adultes à travers le sport et la compétition. Je sens l’horreur psychologique poindre !

C’est probablement le roman qui m’intéresse le plus dans le lot… Parce que j’ai pu lire l’incipit et qu’il est incisif. J’aime l’écriture crue, elle va de paire avec les récits horrifiques. Argyll parle de body horror en décrivant ce roman, alors le style littéraire acéré est taillé pour !

« Jade Song écrit dans une langue sensorielle, organique, viscérale, souvent très corporelle. On y sent les muscles, le sang, l'eau, le chlore, les odeurs, la douleur physique. Mais elle ne se limite pas à une description brute, sa prose est également traversée de poésie, d'images étranges et belles, presque oniriques. »

Les mots délivrent - Babelio*

Voilà un passage qui t’en dira plus que mes impressions :

Oubliez tout ce que l’on vous a appris sur les sirènes. Cela fait trop longtemps que vous êtes gavés de contes de fées « tous publics », expurgés du sang et de la crasse de leurs versions originelles par des employés en costard. Ils vous ont vendu des amours factices diluées de couleurs pastel. Grâce à eux et aux corporations en open space pour lesquelles ils travaillent, vous pensez que les sirènes portent des bikinis de coquillages, qu’elles nagent dans l’eau salée et ont de longues chevelures rousses. Vous pensez que leurs seuls désirs sont soit de copuler avec des marins bipèdes, soit de les mener à leur perte dans les profondeurs – toujours « soit », jamais « et ». […] Les sirènes portent des maillots une pièce qui sculptent une vulve proéminente. Les sirènes n’ont ni cheveux ni cuir chevelu, mais un bonnet de bain en latex qui comprime le gras de leur front comme des restes de dentifrice extraits de tubes presque vides. Les sirènes nagent dans le chlore, s’épanouissent dans les vestiaires et plongent par-dessus et par-dessous les lignes de flotteurs. Sur leur corps pousse une pilosité épaisse et sensuelle, jusqu’à ce qu’elles la rasent pour une meilleure aérodynamie. Les sirènes préféreraient engloutir quatre bols de pâtes plutôt qu’un homme – car, bien qu’un homme ait bon goût, les sirènes préfèrent ne pas gâcher leur espace stomacal, si précieux, pour un plat si peu nutritif ; car un homme n’est pas un repas, sinon un dessert occasionnel.

Sur Babelio la note est de 4,4/5 et sur Book Node de 4,5/5. Lourd !

Et c’est terminé pour cette fois !

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