Je t'embarque dans le Lointain d'Insidious
Après un marathon des 4 premiers films de la saga horrifique Insidious, j'ai quelques analyses à te partager. De quoi te faire un avis si tu ne l'as pas vue ou nuancer le mien si tu l'as vue !
En avril, Shadowz (j’ai déjà dû t’en parler, une plateforme de streaming française pour les films de genre (et je ne suis pas sponsorisée)) a intégré à son catalogue les 4 premiers films de la saga horrifique Insidious.
Et mes abonnés sur Instagram m’ont encouragé à me faire ce petit marathon ciné.
Maintenant, je te livre le fruit de mes visionnages nocturnes…
Bonne lecture 😈
La Saga Insidious en contexte
Que tu aimes ou non Insidious (ou que tu ignores jusqu’à son existence, voire que tu ne sais pas en prononcer le titre), sache que cette saga a plié le game. Avec un budget de 26,5 M$, les 5 films ont généré 542 M$. Environ 500 000 français·es sont allé voir chacun de ces films en moyenne, ce qui est plus d’entrée que pour SAW.
Pourquoi je parle de SAW ?
Parce que la créateur et scénariste d’Insidious est acteur dans SAW premier du nom et que James Wan est à la fois le réalisateur des deux premiers Insidious et de SAW.
« Ah comme le monde est petit ! »
Et alors, Insidious ça raconte quoi ?
L’un des trois enfants de Josh et Renai, Dalton, entre dans un état de coma scientifiquement inexplicable après être tombé dans le grenier et devient l’objet de désirs des esprits qui rodent dans le Lointain. Pour venir en aide à Dalton, ses parents, font appelle à Elise, une medium.
Ca c’est le pitch du premier opus. Le deuxième, Insidious 2, est une suite directe, quasiment une seconde partie. Le troisième Insidious : chapitre 3, est une préquelle revenant dans le passé d’Elise. Le quatrième, Insidious : la dernière clé, est la suite (moins directe) de la préquelle.
Les thèmes et sujets récurrents dans Insidious
Pas moins de 3 réalisateurs ce sont succédés pour mettre en œuvre ces 4 films. A chaque changement, j’ai eu peur de constater que l’histoire n’ait d’Insidious que le titre.
A-t-on avis, j’ai eu raison ou tord ?
Binh… Les deux !
Entre les films de James Wan (1 et 2 donc) et les 2 suivants, on a perdu ce qui fonctionnait le mieux selon moi : la justesse de l’ambiance et de l’esthétique. L’effort sur les décors intérieurs des maisons et l’univers du Lointain plongé dans une brume et une lumière bleutée, ne s’est pas maintenu. L’esthétique ressemble presque à celle d’un jeu vidéo par moment dans le 4e opus. Pourtant, c’est ce qui rendait le plus service au concept original d’Insidious : le Lointain, cet espèce de monde qui fusionne subconscient et limbes.
Ensuite, si Insidious tente un twist final à la Jusqu’en Enfer (c’est raté parce qu’en tant que spectateur·ice on a été beaucoup trop averti·e…), tous les suivants ne s’y essaieront même pas ! Je ne veux rien spoiler, mais pour moi, il n’y a que le premier film qui ait une fin digne d’un film d’épouvante tragique. Mention spéciale pour le 4e dont la fin m’a un peu scandalisé·e.
J’aimerai faire une remarque inutile ! Il y a un vrai problème de cohérence récurent dans les 4 métrages : l’insonorisation des habitations. Je trouve ça tellement peu crédible de voir hurler un personnage dans une pièce parce qu’il se fait torturer par un démon et l’autre dormir dans la chambre au-dessus sans rien capter, alors que les baraques datent des années 60 et que les murs sont épais comme du papier de feuille à cigarette.
Bref, reprenons !
L’humour léger du duo de chasseurs de fantômes est un fil rouge dans la saga. Ils ont vraiment l’air incongrus, ils font tâche comme quand le scoubi-gang vient sauver le monde. C’est parce que Specs et Tucker ne sont pas du même monde qu’Elise, la medium invétérée. On l’apprendra à partir de la préquelle (3) qui donne beaucoup de profondeur à ce trio de chasseurs d’esprits. Ca permet à l’histoire de se prendre moins au sérieux. Mais ça ne m’a pas empêcher de noter que mon parquet avait craqué au milieu du visionnage d’Insidious 2…
J’ai une théorie.
Je pense que pour faire du blé, les producteurs ont misé sur Elise. Il lui arrive un truc grave dans Insidious. Or, Insidious 2 en fait un personnage aimé, manqué, bon. Alors, quand le succès commercial s’est pointé, l’équipe a décidé de tout miser sur Elise quitte à revenir un peu dans le passé ! Enfin, un peu… Le dernier film la met en scène enfant, donc ils ont poussé le truc jusqu’au bout.
Voilà une différence notable entre les 2 premiers films et les 2 suivants : la profondeur des personnages. Autant on en a rien à foutre de Dalton qui se prend pour un super héros à flotter au dessus de son propre corps pour parler à des morts. On en a rien à foutre de Josh, le mari un peu irresponsable et de Renai la pianiste coincée avec ses trois gosses. On en a rien à foutre de tout le monde, parce qu’on a rien pour s’y attacher. Mais à partir du 3e opus, le scénario met un point d’honneur a creuser le background des protagonistes et de l’antagoniste. Ca donne de la substance et de la crédibilité au récit ! En réalité, c’est surtout le 4e opus qui fait ça très très bien. Genre, j’ai versé une larme quoi. Je crois que ça ne m’arrive jamais devant un film d’épouvante.
Parce qu’en réalité, le 4e opus est une sorte de thriller fantastique. Enquête, rebondissements et révélations, action et émotions fortes… Le film est plus prenant. Et ça n’a rien à voir avec les séquences en found foutage qui sont mal-exploitées. Je m’endormais devant le 3, pas devant le 4 ! Même si j’ai un ENORME problème avec la fin du 4 qui rejette complètement la faute du mal sur la possession démonique, comme si l’humain ne pouvait pas être foncièrement mauvais. C’est bien un discours de ricain chrétien.
L’intérêt de cette saga
Après tout ce blabla, voici mon classement :
4- Insidious : chapitre 3
3- Insidious 2
2- Insidious : la dernière clé
1- Insidious
Et le classement d’écran large, pour nuancer.
Finalement, je n’ai pas envie de regarder Insidious : The Red Door (dont le titre fait référence à un symbole récurrent dans la saga), sorti en juillet 2023.
A priori, il reprend le cours de la vie de la famille de Dalton, plusieurs années après les événements d’Insidious. Pour quoi faire ? Pour quoi faire ? On en sait rein, mais ça sent le pétard mouillé. D’ailleurs la critique n’a fait que décrier un peu plus toutes les suites du premier film et celui est sorti un peu en silence.
Néanmoins, je pense qu’Insidious a réouvert la voie à des fictions de maison hantée. Je pense à Conjuring et à Sinister, mais aussi a American Horror Story et sa première saison… Avec leur lot de mediums.
Je conclus sur une réflexion globale.
Elise, personnage important des 2 premiers films et protagoniste des 2 suivants, est une femme très âgée. Et c’est trop cool. C’est génial d’avoir fait d’elle une medium badass et touchante à la fois. Parce que dans l’industrie du cinéma, les femmes, passé un certain âge, n’ont plus le droit à ce genre de rôle.
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A mercredi prochain 👋
J'ai testé les deux et je pense que l'épouvante est plus mon truc dans le sens où ça peut aller plus loin pour les personnages. J'ai visionné tous les films Saw et j'en garde rien de spécial par exemple... Je pense qu'en effet une newsletter dédiée aux deux genres serait hyper intéressant car la limite est mince.
Et je n'ai pas coché la dernière réponse (on ne pouvait cocher qu'une seule réponse) mais elle va de soi 😉.
Je fais partie des gens qui ne connaissent pas la différence entre horreur et épouvante 😅