Plonge dans les sous-genres de l'horreur
Des abonné·es de la newsletter voulaient une réponse : quelle est la différence entre "épouvante" et "horreur" ? Y en a-t-il seulement une en littérature et au cinéma ? Je te dis ça !
Salut, chair lecteur·ice 😈
Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge t’ont manqué la semaine dernière ?
Je n’étais pas en panne d’inspiration, mais en manque de temps. Et je n’ai aucune envie de t’envoyer une newsletter vide d’intérêt juste pour répondre à une pression calendaire.
Alors, j’ai pris mon temps pour te pondre celle-ci avec amour et noirceur.
Mais avant de commencer, souhaitons la bienvenue à Erick, nouvel abonné 👋
Bonne lecture !
Épouvante VS Horreur
On colle des étiquettes sur tout ! Le régime alimentaire, l’origine ethnique, la sexualité… Je ne sais pas si c’est propres aux Français, je pense que c’est plutôt occidental et contemporain.
Et la fiction n’y échappe pas. En littérature et au cinéma, les étiquettes s’appellent “les genres” et comprennent tout un tas de critères.
Des fois, le genre est facile à identifier. On ne confond pas un feel good avec une romance.
Et souvent, c’est compliqué… « J’aime pas trop la SF » a dit une invitée au mariage d’une amie, en parlant du thème de la fête qui n’était autre que la saga Harry Potter.
Visiblement, elle et moi n’avons pas la même définition en tête lorsqu’il s’agit d’expliquer ce qu’est la science fiction. Mais ce type d’erreur (si tant est que c’en soit une), est fait par les néophytes. On sera nombreux à penser que Harry Potter est plutôt de la fantasy (laquelle… je ne suis pas certaine), voire du fantastique, mais pas DU TOUT de la SF.
Par contre, on sera très nombreux·ses à se battre pour définir ce qui relève de l’épouvante et de l’horreur.
Ah ! Je crois que tu tombes d’accord avec moi.
Eh bien, c’est le sujet de cette newsletter, puisque ça intéressait des lecteur·ices de parler de la différence (éventuelle) entre ces sous-genre.
Depuis quand fait-on la différence entre “épouvante” et “horreur” déjà ?
On considère parfois que le premier film à faire basculer la magie dans les “mauvais” genres est Le Manoir du Diable de George Mélies (1896). Il y a des monstres, du surnaturel, de la peur…
Puis le cinéma expressionniste allemand, avec œuvre emblématique Nosferatu (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922), explore le thème sombre du vampirisme, sans pour autant se montrer violent.
C’est probablement dans les années 70-80 que la distinction épouvante/horreur se fait. Halloween de John Carpenter (1978), en tant que slasher démonstratif, est davantage considéré comme un film d’horreur que l’adaptation angoissante de Shining par Kubrick en 1980.
Quelles sont les différences entre les deux ?
L’Épouvante privilégie l'atmosphère, le suspense et l'incertitude. Il joue davantage sur les peurs psychologiques des personnages victimes.
Ce qui la caractérise :
L’atmosphère inquiétante, pesante et le malaise.
La psychologie qui explore les peurs intérieures des personnages.
Le suspense maintenant les spectateur·ices dans l'incertitude.
On dirait un peu la définition d’un thriller ça… Hm. Voilà qui complique tout ! 😖
Quelques exemples : Dracula (Bram Stoker, 1897 / Francis Ford Coppola, 1992), Misery (Stephen King, 1987/ Rob Reiner, 1990), Mother ! (Darren Aronofsky, 2017)
L’Horreur se montre plus explicite, violente et choquante pour provoquer une réaction physique chez les spectateur·ices.
Ce qui la caractérise :
Le dégoût provoqué par le gore dans des scènes de violence souvent sanglantes ou des actes amoraux.
L’altérité monstrueuse qui peut se manifester sous la forme de créatures, de forces maléfiques ou tout simplement d’humanité déviante.
Quelques exemples : Un bébé pour Rosemary (Ira Levin, 1967 / Roman Polanski, 1968), Hostel (Eli Roth, 2005), Martyrs (Pascal Logier, 2008).
Ce sont en tout cas les définitions que j’ai tendance à défendre. Même si, la frontière entre ces deux univers est très floue.
SensCritique range carrément ces films ensemble dans une catégorie nommée “Epouvante-Horreur”. Ca leur évite des prises de tête...
Sans compter que des tas de films contiennent les deux mélangés !
Je pense notamment à Alien de Ridley Scott : une ambiance brumeuse, effrayante de par sa situation géographique inconnue ou son côté fermé (dans un vaisseau spatial) et à la fois choquant dans des scènes comme la naissance d’un alien qui transperce le ventre d’un personnage.
Les deux sous-genres se complètent.
L’épouvante prépare le terrain pour l’horreur en créant de l’angoisse avant l’intensité de la brutalité. Et c’est plus fréquent qu’on ne le pense, d’où la difficulté à mettre des étiquettes sur ces films et romans de genre.
Je trouve que c’est encore plus difficile en littérature d’ailleurs. Je pense que les œuvres exclusivement horrifiques en littérature sont bien plus rares que les films d’horreur pure. Je me trompe ?
Et si la bonne façon de catégoriser une oeuvre, c’était par le biais de son scénario ?
C’est ce que fait Shadowz. Cette plateforme française de streaming qui ne propose que des films de “mauvais”genres a trouvé une autre façon de les étiqueter.
Si après toute cette réflexion autour de la différence entre “épouvante” et “horreur” tu penses que tout ranger dans des cases ça sert à rien, sache que je suis plutôt d’accord avec toi.
Mais pas entièrement…
Disons que pour retrouver quelque chose, c’est plus facile quand c’est rangé 😉
rappelle ici quels sont les 13 macro-genres et pourquoi ils ont été créés.Je me suis endormie devant un slasher
Dans la newsletter n°51, je t’ai parlé d’un événement cinématographique organisé par Shadowz : entre le 1er et 31 octobre, un nouveau film par jour fait sur apparition sur la plateforme.
Le 5 octobre, j’ai regardé Laid to rest (Laissée pour morte) de Robert Hall (2009).
Je ne vais pas en faire une chronique détaillée, parce que je me suis endormie devant, pour cause de fatigue intense.
MAIS sache que c’est un nanar bien inspiré des slasher des années 80. Y a de quoi l’affectionner pour son ambiance brumeuse à outrance (même dans les bâtiments on est dans le brouillard), son antagoniste masqué qui déchiquette ses victimes, ses cris et les décisions complètements idiotes prises par les victimes.
Est-ce que je regarderai la suite ? Non.
Mais j’ai le choix pour une soirée horreur !
Attend, j’ai une question pour toi.
Tu peux détailler ta réponse en commentaire. Dis-moi si tu l’as trouvée instructive, utile, intéressante, distrayante ou plutôt ennuyeuse, inutiles, trop complexe, incomplète… 😉
Tes cadeaux pour te remercier de partager “Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge”
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J’espère que cette newsletter sur la différence entre “épouvante” et “horreur” t’a plu. Si oui, laisse-moi un like avant de partir !
A mercredi prochain 👋
Maintenant je peux dire que je préfère (de loin) l'épouvante à l'horreur ! C'est vrai que j'avais tendance à tout mettre dans le même panier. Ceci dit, ma véritable limite, c'est le gore, ça c'est niet. Alors que c'est vrai qu'on trouve plein de films/séries classées dans le genre horreur sur les plateformes alors que pour moi, ça reste relativement soft.