Sur Netflix aussi y a des bons films d'horreur
Y a des films d'horreur de divertissement et d'autres qui portent des idées sociétales et cinématographiques. Et moi je pense que les deux ont leur importance.
Salut !
Je fais partie des personnes qui détestent les devinettes et pourtant je vais commencer cette newsletter par une devinette, qui fera dans le même temps office de teaser pour la newsletter de mercredi 24 juillet :
« [J’ai inventé] tout, absolument tout ce qui vous empêche de penser à Dieu. C’est à dire à peu près tout ce qui existe. »
Qui est-ce ? Je te laisse répondre en commentaire.
Et maintenant, il est temps que je te parle de deux films d’horreur à voir sur Netflix.
Sous la Seine, Xavier Gens (2024)
Un bon divertissement pourtant vecteur de mensonges plus gros que le grand requin blanc…
Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d'un grand requin dans les profondeurs du fleuve. Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil, commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.
Qui-qui sort sur Netflix l’année des JO à Paris pour crier au requin dans la Seine alors que la mairie de la Capitale et que le département se sont engagés à la nettoyer pour pouvoir y nager ?
C’est Sous la Seine.
Une idée de génie scénarisée par une armée de 7 personnes dont quelques amateur·ices, ainsi que Yannick Dahan, scénariste de La Horde (2010), un film de zombie et Yaël Langman, scénariste d’Un coup de dés (2024) thriller dont je te parlais le 14 février.
Une idée de génie, mais un métrage qui m’a laissé sur ma faim.
Je ne vais pas te mentir, après le visionnage, j’ai donné 6/10 à ce film. C’est loin d’être dégueu étant donné la note de la communauté SensCritique à 3,8/10…
En fait, j’ai été charmée par l’audace politique.
Puis j’ai aimé les belles images et j’ai cru à un film engagé, intelligent.
Mais, c’était du m’as tu vu. Je crois que l’équipe a juste surfé sur un bon filon.
Tu vas me dire, on ne regarde pas un film de monstre pour étudier les déplacements des animaux marins dans un contexte de changement climatique. T’as raison !
Sous la Seine n’étant pas un documentaire, il peut bien nous faire croire que dans un avenir proche les poissons seront capables de se cloner sans se féconder et qu’on sera capable de suivre des requins en direct sous l’eau.
Sauf que Xavier Gens - qui a réalisé de moyens et de très mauvais films - s’est venté d’avoir redoré l’image du requin au travers de sa fiction (il le dit fièrement dans le making of du film dispo après le générique de fin).
Attend… QUOI ?!?
Alors pourquoi il n’y avait pas de biologiste ou d’éthologue dans l’équipe du scénario ? Pour être réaliste, faut employer les grands moyens.
C’est justement parce que des historiens ont bossés sur tous les opus d’Assassin’s Creed que même si la franchise est partie en steak les gens continuent d’y jouer ! Dois-je rappeler que la cathédrale Notre-Dame numérisée dans Unity a servi de plan pour la reconstruction du bâtiment historique ?
Non, les requins ne sont pas des mangeurs d’humains sanguinaires qui s’attaquent à tout ce qui bouge, même sans faim (ce sont des biologistes qui l’affirment).
Ce que je garde :
le pastiche politique de la mairie de Paris (un mélange entre Hidalgo et Pécresse qui donne juste envie de dire « Cheh ! » )
l’alerte sur cette idée saugrenue de faire de la Seine un terrain de sport
Ce que je jette :
l’image faussement lisse et drôlement fausse des policiers humanistes
les activistes écologistes buté·es comme des militants de L214 jetés en pâture à leur protégé
Barbare, Zach Cregger (2022)
Un concept qui aurait pu sortir de mon esprit méfiant dont l’originalité m’a bluffé !
Une jeune femme se rend à Détroit pour un entretien d'embauche et loue un logement le temps de son séjour. Mais lorsqu'elle arrive tard dans la nuit, elle découvre que la maison est déjà occupée par un homme qui prétend l'avoir aussi louée. N'ayant pas d'autre choix, elle décide de passer la nuit avec cet inconnu. À ses risques et périls…
Il semblerait que ce film ait souffert d’une communication tapageuse l’annonçant comme LE film d’horreur le plus flippant de l’année 2022.
Tu savais ça ? Perso, je n’en ai JAMAIS entendu parler, et pourtant tu sais que c’est mon créneau.
Faut dire que j’ai arrêté Netflix en 2018 et que j’ai plus ou moins boycotté la plateforme jusqu’à il y a un mois depuis que ma copine a cédé aux sirènes…
Fait amusant que je voulais te partager : Zach Cregger avait toujours réalisé des comédies avant Barbare.
En fait, ça n’a rien de surprenant. Ca explique qu’il se soit entouré de Justin Long, le gars des vieilles publicités humoristiques d’Apple, pour jouer un rôle dans son film.
Quand Tess entre dans cet AirBnB paumé dans un quartier malfamé de Détroit alors même qu’elle doit le partager avec un inconnu… On sent le traquenard en huit-clos à plein nez.
En fait, ce qui va se passer ensuite est bien moins classique que ça. Et c’est justement la surprise, le fait de se faire balloter par le scénario qui vaut le coup.
Ce que j’ai trouvé ingénieux :
la thématique féministe subtilement amenée dans la situation de départ (carrément réaliste)
les rebondissements à suspens
le malaise induit par les antagonistes et leur comportement dégueulasse
le final inattendu
Ce qui me plait dans ces petits OVNI, c’est le fait d’assumer des idées complètement barges comme le personnage de Mederos dans REC.
J’ai une question, avant que tu partes
J’avoue que si c’est aucun des deux, je reverrais ma copie quant à ma façon de chroniquer des films de genre.
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A mercredi prochain 👋
Tellement bien la sortie de Sous la Seine juste avant les JO 😂 je ne l'ai pas vu mais ça me tente !
Et sinon pour la devinette... je sèche complètement !