Place à l'action dans Coupés du Monde.
La suite des aventures de nos étudiant·es suicidaires en exclusivité : querelle, cave et transformation. On arrête de rigoler et on se tord les boyaux (un peu).
Tu sais comme moi que quand les personnages d’une histoire d’horreur se séparent, ça se barre en steak.
Tu te demandes pourquoi toi tu le sais et pas elleux.
Tu trouves qu’iels sont te-bê.
Mais c’est moi qui écrit.
Et puis, mes personnages sont persuadé·es de vivre une vie normale, tristement tranquille. Iels ne se doutent pas que leur destin est entre les mains d’un·e auteur·e psychopathe.
Leur vie est justement sur le point de basculer dans les ténèbres…
Et c’est uniquement dans Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge.
Bonne lecture ! 😜
Si tu débarques tout juste ici, voici le résumé :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Tu peux lire le prologue et le chapitre 1, si ça n’est pas déjà fait.
Chapitre 2 (en entier cette fois)
— J'ai la dalle.
Sans lâcher son reflet, Nola propose à James une des dix pommes vertes qu'elle a apporté - ou plutôt qu'elle lui a fait porter. Il grogne et ses intestins vides s'en font l'écho. S'il voulait manger quelque chose de sain, il serait déjà en train de fouiller son propre sac. En coureur professionnel, il fait attention à sa ligne et à sa dose de protéines. Mais là, c'est son moment de pause, il s'accorde le droit de déroger à quelques règles strictes.
— Ferme la porte s'il te plaît, je vais me changer.
En sortant, James lance un petit coup d’œil à Nola en train de retirer son chemisier jaune. Il sourit à l'idée de remonter suffisamment vite pour la surprendre en sous-vêtements. Il dévale les marches avec souplesse. Alors qu'il pense entendre remuer dans la cuisine, c'est le silence complet. Le bestiaux encore sur la table à leur arrivée n'est plus là, il a simplement laissé une trace poussiéreuse de son passage. Au delà de l'odeur chargée en particules, un fumet de viande élargie ses narines affamées. Ça vient de la marmite fumante, sur la cuisinière. Le lourdaud au fusil a mis la bidoche sur le feu et s'est tiré. Bizarre… James manque de se brûler en soulevant le couvercle du fait-tout. En injuriant cette foutue chaleur il attrape ce qui avait dû être un torchon avant de recommencer. Il découvre des morceaux informes gigotant dans un bouillon. La cuillère qui pend à la faïence devant lui ne lui inspire aucune confiance, il préfère s'en remettre au tiroir sur sa droite et trouve un couteau. Il n'a pas été épargné par le temps, mais au moins par la rouille. En deux gestes, il essuie le couteau sur son pantalon, non sans grimacer de devoir le salir, et le plonge dans le mélange bouillonnant. Ça lui rappelle le bourguignon de son père. Où est-ce que le type a trouvé du vin rouge ? Peut-être bien au sous-sol tien, puisque c'est là qu'il était avant que les jeunes n'arrivent. Son ventre gargouillant à fréquence rapprochée, James ne tient plus. Il pique le couteau dans un morceau de gibier, souffle dessus comme un enfant pressé et mord dedans.
Wallace a dû s’assoupir une minute. Quand il ouvre les yeux, il est assis sur le lit, face à la télévision dont l'écran projette à nouveau de la neige. Un coup de Cossima qui prend toujours un malin plaisir à se foutre de lui à la moindre occasion. Ça n'aura plus lieu, en tout cas pas avec cet objet de malheur. Wallace tire le meuble sur lequel la télévision est posée - et qui ressemble vaguement à une armoire d'enfant. La mâchoire crispée, il est prêt à mettre les mains dans la toile d'araignée géante pour débrancher le câble qui lui fournit de l'électricité. Mais elle n'est pas branchée.
— T'as pas vu mon sac à mains ?
Le sursaut de Wallace trahit sa surprise de voir Nola dans sa robe longue à fleurs. Elle est splendide. Trop apprêtée d'après lui.
— Je croyais l'avoir monté dans la chambre. Il y a tout le reste sauf ça. Il faut que je dise à mes parents que je suis arrivée.
— Te tracasse pas va, y a aucun réseau ici.
Elle lui jette un regard méprisant parce qu'il ignore sa question initiale. Son sac à mains, il l'avait vu à son bras jusqu'à ce qu'elle s'échappe de son champ de vision . Elle s'y était agrippé comme à son doudou préféré.
— Vous avez prévu de vous sauter toute la nuit ? Que je prépare mes bouchons d'oreille.
Net et cassant, Wallace en a même oublié que la télévision grésillait sans courant. Tout ce qu'il voit ce sont les longues et fines jambes de Nola, les jambes qu'elle exhibe avec fierté.
— Pas la peine d’espérer, tu risques pas de l’intéresser.
Elle est déjà en train de passer la porte, sans doute à la recherche de son sac adoré.
— Pardon ? Tu viens de dire quoi, là ?
— Il te manque au moins trois bonnets et une hanche pour ne serait-ce qu’attirer son attention, Wallace.
La mâchoire lui en tombe. Elle ose l’humilier sans même lui faire face. Et aussitôt, la sidération se change en une colère sombre, pleine d’indignation. Son visage blanc se teinte de rouge alors qu’il fait quelques pas vers Nola faisant volte face les sourcils froncés. Ses cheveux volant cessent de le faire hésiter.
— T’as un problème ? Lui demande-t-elle incrédule.
— Toi t’as un problème !
Wallace pousse les deux épaules de Nola avec ses mains tendues. Il a poussé si fort, plus fort qu’il ne pensait en être capable… La jolie blonde aux yeux écarquillés agite ses bras dans le vide pour éviter la chute et se retrouve finalement sur les fesses.
Cossima aurait entendu le cri de truie égorgée de Nola si elle n’avait pas finalement renoncé à la lecture pour céder à sa curiosité. En haut des marches qui mènent au sous-sol, elle se félicite d’avoir quand même emporté son portable. Avec sa lampe torche intelligente, elle peut descendre même si l’ampoule de l’escalier a grillé. En fait, elle suit la traînée irrégulière d’un rouge poussiéreux qui a pris sa source dans le couloir principal. Quelle étrange décoration. C’était là quand ils sont arrivés à peine une heure auparavant ? Elle hausse les épaules.
L’avant-dernière marche grince, elle cédera bientôt. Au moment où Cossima saute sur le sol cimenté de la cave pour éviter la dernière marche, la porte en haut de l’escalier claque sous l’assaut d’un courant d’air.
— Eh merde…
Elle ne dira à personne qu’elle a sursauté à cause d’une porte qui claque. Ça ferait trop plaisir à ces crétins de la comparer aux protagonistes de Paranormal Activity.
Dans le faisceau blanc, se dessinent la silhouette de vieux meubles, un empilement de croûtes encadrées, des cartons remplis de livres, une bibliothèque jonchée de bibelots. Quoi de plus ordinaire que du bordel dans une cave ? Cossima a le pas léger et lent. Sa seconde main tâte l’air, elle craint de se heurter à un pilier ou de buter sur un obstacle. Un instant, elle s’imagine trébucher sur un amas mou de chair et d’ossements. C’est parce qu’elle a trop visionné de films d’horreur qu’elle est sur ses gardes. Son esprit explore des éventualités plus improbables les unes que les autres. Et elle se plaît à inventer l’existence d’une porte secrète qui cacherait un passage vers un bunker de la Première Guerre mondiale.
En avançant, elle découvre d’autres choses abandonnées, dont un congélateur. C’est le point le plus chaud de cette pièce humide. Elle s’en approche. L’électroménager semble à l’origine de cette chaleur, comme s’il avait été en marche un peu plus tôt. Pourtant, aucun voyant ne brille, aucun bourdonnement ne s’en échappe. Il n’est pas allumé. Un filet de salive raccroche les parois de la trachée de Cossima lorsqu’elle anticipe l’ouverture du coffre blanc. Son portable braqué dessus, elle s’y aventure pourtant. Lorsqu’elle l’ouvre, une vague de froid répand la chair de poule sur ses bras nus. Le congélateur est vide. Mis à part un lit de pains de glace humides, il n’y a rien. Enfin, si. C’est là que mène le tracé rouge qu’elle suivait depuis l’entrée de la bicoque. Et maintenant qu’elle a compris ce dont il s’agit, l’odeur s’engouffre dans ses narines pour y répandre le dégoût. C’est viscéral, cette envie de vomir qui la prend d’un seul coup et manque de la faire lâcher son portable. À la place, elle lâche le couvercle et recule, la tête baissée. À ses pieds, une mare de sang et la maque rouge de ses semelles sur le ciment.
À l’étage au-dessus, James se tient le ventre. Agrippé au plan de travail, le dos courbé, il est sous le coup d’une nausée subite. Il s’est éloigné de la marmite, mais à l’intérieur il n’y a plus qu’un liquide bouillonnant. Une envie dévorante, la faim de James, a eu raison du morceau de viande, aussi gros fusse-t-il. À l’intérieur de ses intestins, ça ne fait pas que gargouiller, ça grouille. Et si ce qu’il a avalé goulûment n’est autre que de la bidoche avariée ? Les vers se déplacent peut-être déjà dans son estomac à la recherche d’une sortie. Ils remonteraient bientôt ses organes pour ressortir par sa bouche.
James est pris d’une toux incontrôlable. A chaque fois qu’il tousse, il manque de s’étouffer et les veines de son cou doublent de volume. La nausée s’est transformée en douleur. Elle lui tord les boyaux à s’en tirer les cheveux. Une poignée de sa tignasse lui reste dans les doigts, tandis que les ongles de son autre main égratignent le bois du plan de travail. Sa respiration se fait haletante. Il rugit de douleur. Pris d’un coup de chaud, il arrache son t-shirt par le tissu qui recouvre son épaule. Ses jambes tremblent, et ses cuisses ont l’air de manquer de place dans son jean. D’ailleurs, le pantalon ne tarde pas à craquer. Au même moment, James hurle et il ne ressemble plus au coureur qui fait tomber toutes les filles et les garçons de la fac. Ses pupilles sont si dilatées qu’on distingue à peine ses iris marron, sans parler des vaisseaux rouges qui ont éclaté tout autour. Les lèvres retroussées, il exhibe désormais des dents saillantes.
Le calme revient, et sa respiration ralentit. James, ou ce qu’il reste de lui, se tourne vers la marmite et la soulève pour engloutir le bouillon cul-sec, quitte à se brûler la langue, le palais et tout le reste. Quitte à s’en verser dessus. James est une bête.
C’est à ce moment-là que l’étranger refait surface. Il entre dans la cuisine par la porte aux carreaux sales. James jette la marmite vide au visage du type et le manque de peu.
— Ça recommence…
L’homme a à peine le temps de murmurer sa réflexion que James se jette sur lui avec la fièvre d’un camé en manque. La bave qui coule sur son menton lui donne des airs de renard enragé. Ses ongles se sont changés en griffes. Du haut de ses quelques centimètres de plus, et avec ses muscles saillant, il a de quoi rivaliser avec le balaise. Sauf que l’étranger est toujours armé.
C’est l’heure de donner ta théorie !
A ton avis, qu’est-il arrivé à James ?
J’ai trop envie de lire tes idées, de savoir ce qui se trame dans ta tête après avoir lu la scène d’action qui voit James se métamorphoser en bête sauvage. L’espace commentaire est fait pour ça, lâche-toi 😉
Tes cadeaux pour te remercier de partager “Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge”
Pour rappel, si tu recommandes Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge à d’autres personnes, voici les récompenses que tu peux gagner :
1 recommandation → Choisis la prochaine œuvre que je chronique (film ou livre).
7 recommandations → La nouvelle Amort au format e-book.
20 recommandations → Mon recueil de nouvelles 13 Effrois au format e-book.
Il te suffit de cliquer sur le bouton juste en dessous pour obtenir ton lien personnalisé :
J’espère que la suite de Coupés du monde t’a mis·e en joie. Si oui, laisse-moi un like avant de partir pour m’encourager à écrire la suite !
A mercredi prochain👋
Option A : James a juste fait un petit somme après avoir bouffé son morceau de bidoche. C'est dans sa tête, il va se réveiller en sursaut, en sueur...
Option B : James est devenu un monstre car il mange de la viande. Ça lui apprendra de ne pas être vegan. Résultat des courses : c'est lui la bête qui croyait manger une simple bête !
Ah la transformation en loup-garou (mais est-ce que c'est bien un loup-garou ?), je ne l'avais pas vue venir !
Je me demande bien comment tout ça va finir, mais pour l'instant, j'aime bien ces rebondissements !