La télé fait un drôle de bruit, j'crois que c'est pas normal... 😨
Tu attendais la suite de Coupés du monde, voici le chapitre 1 et un p'tit sondage, comme toutes les semaines !
Il y a deux semaines, je t’ai partagé le prologue de mon histoire horrifique Coupés du monde. J’ai fait ma meilleure audience depuis la newsletter “J’écris sans filtre dans un carnet secret”.
Alors j’ai décidé de te livrer la suite des aventures de Cossima, Wallace, Nola et James.
Le moment n’est pas encore venu de savoir qui d’entre eux mourra en premier. Mais je te donne des indices supplémentaires pour t’aider à deviner (ou au contraire je sème de fausses pistes pour t’embrouiller…).
Je te laisse avec le chapitre 1 de Coupés du monde, en exclusivité dans Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge. Bonne lecture 😉
Si tu débarques à peine ici, voici le résumé :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Et tu peux lire le prologue dans la newsletter n°33.
Chapitre 1
Le néon revient soudainement à la vie. La lumière est curieusement plus ardente qu’avant.
‒ On passait juste par curiosité, mais on va repartir, dit prudemment Wallace en louchant sur l’arme à feu.
‒ Si vous pouviez éviter de braquer ce truc sur nous…, ajoute Cossima sur la défensive.
Le plus étrange, c’est que l’homme armé s’exécute presque aussitôt, comme s’il venait de se rendre compte de la dangerosité de son comportement. Il se racle la gorge en posant le canon sur le sol poussiéreux de la pièce.
‒ Vous êtes le propriétaire ? Demanda Nola d’un air innocent.
‒ Le proprio’ ? Non, les vieux qui t’naient c’te baraque sont morts depuis longtemps. J’suis tombé sur leur cadavre dans la cave. J’vous conseille pas d’y aller, ça schlingue un max là-dedans. »
Un gars des champs, pas du genre très civilisé. Sa façon de se tenir et son patois ne disent rien de plus. Il fait le tour de l’escalier pour se rapprocher du groupe de jeunes, rassemblés devant la porte d’entrée encore ouverte. Il renifle, c’est répugnant, et n’importe qui jurerait qu’il va cracher quelque chose d’encore plus dégoûtant par terre. Au lieu de ça, il retient tout quelque part entre sa langue et sa gorge.
‒ Pas la peine de m’raconter d’histoires. Pour sûr vous v’nez squatter là, et en fait c’est pas mon problème. Si vous cherchez les chambres elles sont là-haut. Pas sûr qu’vous vous plaisiez ici...
Son regard décodeur voit en ces quatre « mômes » des jeunes banlieusards fêtards. Leurs bagages les ont sans doute trahis. Il passe devant eux et entre dans la cuisine où deux grandes fenêtres laissent entrer la lumière. Toutes les commodités nécessaires pour cuisiner y sont réunies. Mais ce que remarque l’œil hagard de Wallace, c’est le gros gibier étalé de tout son long sur la grande table en bois. D’ici on dirait un chevreuil. Rien de moins sûr que son jugement de zombie avec trop d’heures d’écran au compteur, loin du vrai monde. Répugné, il détourne le regard pour éviter que sa grimace ne se transforme en vomi. Dans un bruit sonore qui les fait sursauter, le grand gaillard pose, ou plutôt lâche son fusil sur le plan de travail.
‒ ‘Pouvez vous installer, hein. J’vais juste rester pour manger. J’ai rien bouffé depuis c’matin et j’pourrais pas faire le chemin du r’tour sans avoir le ventre plein.
Le gros balourd aux allures asociales leur impose donc sa présence. Comment peuvent-ils le lui refuser ? Il est armé, encore plus musclé que James et en plus il est arrivé là en premier. Après s’être regardés chacun dans le blanc des yeux, Cossima brise le silence en s’aventurant dans l’escalier qui mène à l’étage. Il est si vieux que chaque pas ou presque provoque un crissement qu’on peut certainement entendre dans tout le chalet. James la suit comme il suivrait le chef d’une opération militaire. Les deux autres échangent un dernier regard avant de faire de même. Aucun d’eux n’a envie de se retrouver seul avec l’inconnu.
A l’étage, il y a trois chambres. Ca tombe plutôt bien. Mais tout le monde semble avoir choisi la même. Personne n’ose faire le premier pas.
‒ Bon, on tire à la courte paille ou bien on reste plantés là jusqu’à ce que ce taré nous loge une balle dans le dos ? lança James.
‒ Attends, ce mec armé vient de nous dire que des corps traînaient dans la cave et toi tu veux juste aller déposer tes valises comme si de rien n’était ?
Wallace est le plus outré du groupe. Il jette un œil en direction de l’escalier qu’ils viennent de monter avant de s’approcher des trois autres et de les inciter à parler plus bas.
‒ Parce que toi tu crois à ces conneries ? Il a sûrement dit ça pour nous faire fuir, renchérit James acquiescé par un petit rire moqueur de Nola.
‒ Ouais, comme si son fusil ne suffisait pas tu veux dire.
L’ironie de Cossima est appuyé par un soupire qui en dit long. Pour mettre tout le monde d’accord, elle passe la porte de droite où l’obscurité est la plus pesante. C’est sûrement le meilleur moyen de se sentir dans son élément, son studio étant quasiment toujours plongé dans le noir. Nola prend cela pour le coup de feu de départ et saute dans la chambre qui possède un lit double, et surtout un miroir. La situation très vite oubliée, elle s’assure de son apparence pendant que son petit-ami dépose leurs affaires sur les draps. Quant à Wallace, il entre presque à reculons dans la dernière chambre où l’attend un ourson grandeur nature et une télévision cathodique. Il secoue la tête à la vue de cette peluche napée de toiles d’araignée. Osant à peine poser son sac sur le tapis de poussière, il s’avance devant le vieil écran noir. Son doigt curieux appuie sur le bouton « On ».
Évidemment, rien ne se produit, ce serait trop beau. Cossima n’a-t-elle pas dit que le chalet serait coupé du monde technologique ? Il soupire en se laissant tomber sur le matelas de son petit lit qui s’avère des plus mous qu’il n’ait jamais connu. Un nuage gris provoque chez lui une quinte de toux. Et dans se brouhaha, un grésillement répétitif se met en route. Il provient de la télévision. En un bond incontrôlé, Wallace saute du lit et appuie sur le bouton « Off ». Petit à petit, son cœur reprend un rythme normal.
‒ C’était quoi ce bruit d’ondes étouffé ?
Cossima débarque, les cheveux un peu ébouriffés comme si elle avait tenté de se coiffer. Wallace pointe alors le vieux téléviseur de son doigt tremblant. L’écran est totalement noir. Le seul reflet visible est un faible rayon du soleil passant au travers des lames des volets fermés. Rien ne peut animer davantage la curiosité de Cossima qui appuie à son tour sur l’interrupteur. Un grésillement sort de l’appareil vétuste. L’écran noir bombé se transforme alors en tempête de neige.
‒ Bah alors, t’as peur de l’électricité maintenant ?
‒ Éteins-moi ça, c’est insupportable !
Cossima n’attend pas pour exécuter l’ordre de son ami tout en s’autorisant un rire moqueur. A vrai dire ce genre d’engin vétuste a tendance à la répugner, même si elle leur reconnait l’envergure des précurseurs. Elle hausse les épaules à l’adresse du garçon apeuré en quoi s’est transformé Wallace, puis elle regagne sa chambre pour continuer à déballer ses affaires. Elle a pris peu de vêtements. L’hygiène n’est jamais sa première préoccupation, surtout dans un milieu aussi hostile que la forêt. En revanche, elle a rempli son sac de nourriture, assez pour tenir tout le séjour à elle seule. C’est le deal qu’ils ont passé. Chacun devait apporter de quoi manger. C’était le seul moyen d’éviter les désaccords sur le menu, et Cossima sait à quel point cela aurait été compliqué avec cette égoïste de Nola aux exigences particulières, mais aussi avec Wallace qui depuis peu a décidé de ne plus manger ni de viande, ni de poisson, ni tout ce qui peut avoir une origine animale.
En regardant sa montre, seul objet mécanique encore capable d’émettre un son, Cossima voit que dix neuf heures approchent. Encore un peu tôt pour manger, et son ventre ne réclame pas. Elle fourre sa main dans son sac informe et en ressort un livre corné. Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Un des nombreux romans de science-fiction dont elle raffole, et surtout, un des meilleurs romans de Philip K. Dick.
Ne pars pas, j’ai une question pour toi.
Explique-moi ton choix de réponse en commentaire si t’en as envie. Tu commences à savoir que je réponds à tout le monde 😉
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J’espère que la suite de Coupés du monde t’aura plu. Si oui, laisse-moi un like avant de partir pour m’encourager à écrire la suite !
Mercredi prochain je chronique la nouvelle inédite de
👋
Je pense que je suis un peu folle mais je me serais installé.e avec elleux pour deux raisons :
- j'aime les gens bizarres. L'accueil réservé m'aurait vite fait refroidi mais pas suffisamment pour me chasser ;
- j'ai déjà réalisé des enquêtes "Ghost Hunt" dans des lieux improbables. Je pense que j'en profiterais pour en mener une.
On sait que cette histoire va mal se finir, on a plein de possibilités pour que ça tourne mal. Je me demande d'où ça va venir en premier... J'adore ce principe de feuilleton !