Qui mourra en premier ?
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. En exclusivité, le prologue de cette histoire...
Dans la newsletter n°31, je t’ai partagé l’extrait du prologue de Coupés du monde, une histoire horrifique débutée et abandonnée en 2018.
Tout le monde voulait la suite ! Ca m’a boosté, je me suis replongée dans ce récit avec immense plaisir. J’espère t’en transmettre un peu aujourd’hui 😉
Si tu n’étais pas là il y a deux semaines, voici le résumé de Coupé du monde :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Maintenant, je te laisse avec le prologue en entier et en exclusivité. Bonne lecture 😄
Prologue
Voilà plus de deux heures que Cossima conduit cette vieille camionnette sans un brin de lassitude. Le filet audio qui sort du poste de radio couvre les ronflements de James et les gémissements inconscients de Nola. Le trajet ne serait plus très long, mais Wallace, assit sur le siège passager avant, commence à s'impatienter. Il lance furtivement un regard sur le couple endormi à l'arrière puis se met à fixer la route qui défile sur le pare-brise.
‒ Qu’est-ce qu’il y a Wallace ? Je vois bien qu’un truc ne va pas...
La concentration de Cossima reste inchangée. Cette même concentration déployée pour explorer les innombrables pages de forum sur le web. Le gars à côté d'elle, son camarade de classe depuis le lycée qui porte une casquette des WoolfGang, soupire sèchement. Il daigne tourner la tête vers la conductrice.
‒ Tu savais que le beau-gosse amènerait cette... chose avec lui ? Quand je lui ai proposé de venir il était célibataire et moi j'ai pas signé pour une semaine de masochisme.
‒ Ça t'étonne sincèrement ? Ce type change de nana environ tous les deux mois.
Peu concernée par les états d'âme de son compagnon de route, Cossima appuie sur le frein de la Ford. Derrière des lunettes de soleil, ses yeux sont attentifs au bord de la chaussée. La forêt qui occupe tout l'espace sur leur droite depuis quinze bons kilomètres dévoile une trouée un peu plus loin. C'est là qu’elle choisit d'arrêter le véhicule. En tirant le frein à main, elle affiche un sourire de satisfaction que Wallace préfère ignorer.
‒ Debout là-dedans ! Va falloir sortir les muscles et porter vos bagages.
Le claquement de la portière sert de réveil au couple avachi. James ouvre la sienne sans attendre, sans doute une envie pressante de détendre ses jambes. En touchant le sol, il étire ses longs bras dans un rugissement sauvage qui fait sourire Wallace à peine dehors. Lorsque Nola met enfin le pied sur la terre ferme – ou plutôt la terre mole à en juger par sa grimace – Cossima a déjà enfilé son sac à dos et porte à bout de bras un autre sac à peine plus gros.
‒ Sérieusement Cassia, tu pouvais pas éviter de nous mettre dans la boue ? J'ai pas apporté plus de cinq paires de chaussures moi... Et je compte pas passer mes vacances à nettoyer cette crasse !
‒ C'est Cossima ma belle, et la prochaine fois renseigne-toi sur le voyage avant d'embarquer, j'ai pas dit qu'on partait en Thalasso.
Wallace et son envie de rire sont visibles de loin, si bien que Nola voit ses narines se gonfler d'une colère passagère. Ses lèvres rouges et brillantes contrastent de manière flagrante avec la noirceur des arbres. Elle est la dernière dans la file indienne, les quatre jeunes s'enfonçant dans la forêt dense.
Wallace, en gringalet, n'a emporté que le strict minimum qui tient dans un sac à dos de randonnée. Quant à James, il porte à lui seul les deux valises de sa copine et son sac de sport. Nola se contente de faire attention où elle pose les pieds pour éviter à ses escarpins d'être totalement trempés. Elle tient uniquement son sac à main, objet qu'elle ne quitte presque jamais. Cossima a renoncé à apporter son ordinateur sachant de toute évidence qu’il ne servirait à rien sans réseau internet. Son sac à dos est bien moins lourd que d’ordinaire, et elle est la première devant la porte en bois du chalet qu’elle a repéré sur la photographie satellitaire.
‒ Attendez… C’est là qu’on va dormir ? Gémit Nola d’une voix presque trop aiguë pour être entendue.
‒ Ca à l’air d’une cabane en ruine ton truc, renchérit James, les sourcils froncés de scepticisme.
Cossima compte sur Wallace pour argumenter en faveur de la bicoque, mais il est trop occupé à observer les muscles saillants du coureur de relais pour intervenir. Pour toute réponse, elle enfonce la poignée de la porte et entre accompagnée par un grincement sonore. Malgré le soleil qui a ébloui le bitume tout le long du voyage, l’intérieur du chalet sur deux étages est extrêmement obscure. Le réflexe de la brune : sortir la lampe de poche qu’elle a casé dans son sac à dos, juste au cas où. En l’actionnant, elle découvre un escalier dans lequel elle aurait probablement chuté sans lumière. A droite, la porte ouverte donne sur la cuisine, visiblement la pièce la plus lumineuse de toutes. A gauche, l’écriteau humoristique représentant une bouée de sauvetage accrochée sur la porte dit : « Bienvenu à bord ! ».
En tournant sur elle-même, Cossima éclaire l’interrupteur. Mais vu l’état de la cabane en bois, elle doute fort que l’électricité fonctionne. Sait-on jamais. Par on ne sait quelle chance, le néon de l’entrée titube dans un bruit d’insecte grillé. La lumière vacillante finit par se fixer. L’éclairage est faiblard.
‒ C’est ça ton plan d’enfer ?
Wallace semble aussi convaincu que les deux autres. Il vient d’entrer dans la cabane et la grimace de dégoût qu’il affiche s’amplifie lorsqu’il découvre à quel point l’endroit est sale. Il n’y a aucun doute sur le fait qu’il est bel et bien abandonné. Lorsque le petit couple daigne entrer, le néon saute et l’obscurité retombe aussitôt.
‒ Génial… Et on fait comment sans lumière ?
‒ Hey, fais gaffe où tu mets tes mains Wallace, grogne James en sentant des doigts effleurer sa jambe dans le noir presque complet.
Un cliquetis suivi d’un crac retentit à leurs huit oreilles. Cossima dirige sa lampe torche en direction de l’escalier et révèle la silhouette grossière d’un homme imposant derrière les marches.
‒ Qu’est-ce que vous fichez là, les mômes ?
La voix rauque et grave trahit l’expérience d’un quadragénaire. Instinctivement, Wallace se cache derrière son amie qui tient la lumière tandis que Nola se mordille la lèvre inférieure. Tous les quatre sont la cible du fusil de chasse que tient l’étranger.
Avant de partir, je peux te demander un truc ?
Tu peux argumenter ton choix en commentaire, mais je ne spoilerai RIEN 😁
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A mercredi prochain 👋
James sert à pas grand chose je trouve. J'ai voté pour lui. Cossima semble être la plus futée. Nola est neuneu mais ce serait trop simple de la tuer maintenant (et juger juste le physique des gens même par écrit c'est trop dommage). Je pense que Wallace a du potentiel.
J'ai choisi Cossima parce que pour moi ce serait le plus inattendu que la plus "mure" soit la première victime