Et si j'arrêtais de donner mon avis sur des oeuvres de fiction ?
Retour sur ma consommation de fiction en 2023, questionnons notre légitimité à chroniquer des oeuvres de fiction, et faisons le point sur mon rapport à l'écriture et mes projets.
L’année 2023 est désormais derrière nous. C’est le moment de faire le point ! Je t’embarque dans mon petit bilan sans lourdeur, toujours pour te donner des idées et te divertir.
Merci d’être au rendez-vous pour une nouvelle année.
J’ai l’intention d’insuffler un peu plus de toi dans les prochains Papiers Noir à l’Encre Rouge en traitant des sujets qui t’intéressent voire en te faisant participer. On commence d’ailleurs avec un sondage à la fin de la newsletter !
Plus de 58 oeuvres de fiction en 2023
D’après SensCritique, mes genres cinématographiques préférés sont l’épouvante-horreur, le drame et le thriller. Sans blague !
Visiblement, j’ai consommé plus d’une oeuvre par semaine, films, livres et séries confondus - sans compter les re-visionages qui ont été nombreux (des Disney, des sagas fantastiques, des James Bond, et j’en passe). Et j’ai ajouté presque autant d’oeuvres à ma wish list.
Ce que ça dit de moi ? La fiction fait partie de mon quotidien.
Pour satisfaire ta curiosité avant les abonnés qui me suivent sur Instagram, voici en avance deux TOP 2023.
Les films que j’ai préféré en 2023
Oppenheimer, un biopic de Christopher Nolan
Thanksgiving, un slasher de Eli Roth
La Main, un film d’horreur de Danny et Michael Philippou
Le Consentement, un drame inspiré de faits réels par Vanessa Filho
The House that Jack built, un film de tueur en série de Lars Von trier
Les livres que j’ai préféré en 2023
La saga Blackwater de Michael McDowell et particulièrement les tome 2 et 6 (le dernier)
Peau d’Homme, un album dessiné par Zanzim
Danse macabre, un recueil de nouvelles de Stephen King
Les Dangers de fumer au lit, un recueil de nouvelles de Mariana Enriquez
J’ai vu ou lu ces oeuvres en 2023. Peut-être que toi aussi 😉
Suis-je légitime pour donner mon avis ?
On peut aimer ou ne pas aimer un film pour de mauvaises raisons.
Dans le premier cas, on l’a vu le jour de notre anniversaire, on venait de manger notre plat préféré, on l’a vu avec quelqu’un que l’on aime dans notre meilleur canapé, on attendait la sortie de ce film depuis 2 ans.
Au contraire, dans le deuxième cas, on l’a vu à côté d’un type qui ronflait au cinéma, on était fatigué à piquer du nez, on avait des attentes d’action importante, ou des a priori après avoir vu la bande-annonce.
Quand on donne son avis sur une oeuvre, on est forcément subjectif. Même en tant que critique ou journaliste.
Et ce n’est pas un mal, parce qu’un avis objectif viendrait forcément d’un robot (coucou ChatGPT).
La subjectivité est émotion. Elle donne de la profondeur à l’interprétation d’une oeuvre.
Quand j’écris un livre et qu’il tombe entre les mains des lecteur·ices après achat, tout ce que j’ai voulu dire, signifier, insuffler dans les mots, peut tomber à l’eau. Mais ça dira autre chose, il se transformera en un nouveau message. Et je n’y pourrais rien, quoiqu’il arrive.
Alors, puisque dire « j’aime » ou « j’aime pas » dépend d’un tas de critères et de paramètres divers et multiples, ça ne sert à rien. Puisque ça ne veut rien dire à part que ça reflète l’état d’esprit de quelqu’un·e à un moment T.
Bah oui ! Si les chroniqueur·ses à qui j’ai envoyé 13 Effrois l’ont tou·tes positivement jugé, tu n’es pas à l’abri de rester indifférent·e aux charmes de mes récits, voire de les détester (en réalité, si tu es là j’en doute). Parce que toi, tu as ta propre constitution. Tu aimes les épinards et ce n’est pas le cas de Richard dont le papa l’a forcé à en manger quand il avait 6 ans et les légumes verts en horreur. Ne me demande pas, je ne sais pas qui est Richard, c’est pour la démonstration.
Franchement, arrêtons de donner notre avis.
Mais non ! Attend. J’ai pas fini.
Donner son avis, ça a du sens. C’est le principe des métiers d’information, des plateformes de notation comme Roten Tomatoes, SensCritique, AlloCiné, BookNode, les revues comme Télérama et la Septième Obsession, les podcasts comme L’Encre et la Plume ou De l’Écrit à l’écran, et le principe de Bookstagram et BookTok.
Dans la masse de créations fictives publiées chaque année et alors que nous avons/prenons de moins en de temps pour lire ou aller au cinéma, le choix est nécessaire. L’avis des autres, de tes semblables et de tes opposés te seront utiles pour discriminer des oeuvres.
Merci ! C’est grâce à ses gens-là (j’espère en faire partie) que ta maison ne ressemble pas à une bibliothèque ou une CDthèque géante et aussi que tu consommes des histoires que tu aimes, en grande majorité. Ca t’évite les mauvaises expériences tout en te permettant des découvertes surprenantes.
Je t’ai convaincu de continuer à lire mes recommandations et chroniques autour des genres du thriller, fantastique, horreur et anticipation ? 😉
L’écriture a rythmé ma vie en 2023
Ces 6 derniers mois, j’ai écrit environ 10 000 mots (soit 38 pages au format poche), dont 5 histoires courtes.
Cet été, je n’ai rien écrit parce que je ne pouvais pas me retirer de la tête la publication de 13 Effrois ainsi que toute la promotion qu’il fallait mettre en place en amont pour espérer ne pas faire un flop à la sortie du recueil. En septembre, je me suis remotivée grâce au challenge d’écriture créative lancée avec mon amie Camille. Je vous ai donné à lire Les Liens de la haine dans la newsletter n°11, Faux plafond dans la n°13 et Mauvais Karma dans la n°14.
Puis, je me suis un peu essoufflée en espérant regagner en productivité via l’atelier d’écriture de l’association Les Yeux Fermés. Camille et moi ayant nos propres préoccupation et l’association ayant décidé de mettre fin à cet atelier d’écriture feuilletonesque, j’ai arrêté progressivement d’écrire et aussi de publier sur Instagram… Jusqu’à décembre.
Si je devais qualifier ce que m’a apporté l’écriture ces 6 derniers mois, je dirais :
de la fierté et des étoiles dans les yeux. Parce que maintenant, n’importe qui peut commander 13 Effrois en librairie ou sur internet et vivre des émotions que j’ai voulu transmettre dans des histoires que j’ai inventées et couchées sur le papier ! ( C’est fort comme sensation, je ne le réalise que maintenant) ;
des rencontres d’abord via les chroniques de mon recueil, puis lors de mes premières séances de dédicace ;
de la confiance, car je suis capable d’écrire des histoires qui trouvent leur public et je suis aussi capable d’aller au bout d’un projet.
Mais je dois l’avouer, l’écriture ne m’a jamais coûté autant d’argent que cette année… J’ai investi plus de 1000 € dans la publication de 13 Effrois, sans compter les trajets effectués pour me rendre aux dédicaces. Je dois encore recouvrir 700 €. Après quoi, je pourrais seulement commencer à toucher des bénéfices sur ce livre. Dois-je répéter que je n’ai pas donné vie à ce rêve pour gagner des thunes ?
Ca m’a forcément pris du temps. Mais ça ne m’a pas volé de moments précieux. Au contraire, ça m’a aussi rapproché de personnes qui m’ont vu sous un autre jour. Mes parents, ma soeur, ma compagne, mes oncles et tantes, ma grand-mère… J’ai vu de la fierté dans leurs yeux. Même si de la part de certain·es je l’avais deviné, pour d’autres c’était complètement inespéré, voire surprenant !
Aujourd’hui, j’ai identifié 3 gros problèmes en lien avec l’écriture.
Ma tendance maladive à procrastiner en me convainquant que j’apprend des choses à travers les témoignages et leçons d’autres auteur·ices. Je prends plaisir à les écouter, les lires, les regarder. Mais je me perd dans cette nuée d’informations et de méthodes que je ne m’approprie jamais vraiment, ou pas jusqu’au bout.
Mon syndrome de l’imposteur. Le plus dur à battre ! Je sais qu’il a la tête dure parce qu’il m’empêche de vendre correctement mon livre pourtant aimé par les lecteur·ices. Et je sais que des auteur·ices bien installé·es dans le métier le ressentent toujours, même après 3 ou 4 romans publiés. Delphine Muse en parle très bien dans son épisode de podcast “Le Syndrome de l’imposteur”.
Mon manque de confiance en moi et en mon écriture. J’ai mis en pause mon roman parce que je me suis persuadée qu’il ne plairait à personne et qu’il était mauvais. Et peut-être que c’est vrai, en l’état ! Il n’a jamais passé l’étape de la bêta-lecture, alors comment le saurai-je ?
Alors, voilà comment je compte améliorer mon rapport à l'écriture pour 2024.
D’abord, j’arrête de lire, écouter et regarder 36 000 contenus d’écriture en newsletter, podcast et vidéo parce qu’il n’y a rien de mieux qu’écrire pour progresser, dans tous les sens du terme.
Ensuite, je continue d’écrire des courtes histoires (si possible en duo avec Camille et/ou toute autre personne qui voudra se challenger avec moi) parce que ça stimule ma créativité, que ça me montre de quoi je suis capable : écrire des histoires qui fonctionnent et qui plaisent !
Enfin, je commence la réécriture et le travail éditorial de Les John Foster. Ce thriller fantastique a un vrai potentiel et j’ai une terrible envie d’aller au bout du projet en en faisant un objet livre (peut-être via une maison d’édition).
L’idée, c’est aussi de te tenir au courant des coulisses de ma via d’auteur·ice dans Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge, tout en te divertissant avec mes autres rubriques : chroniques et recommandations de livres, films et série de genre ; réflexions sur la fiction et l’actu littéraire et cinématographique, astuces et outils autour de la lecture ; et le partage de textes inédites.
A mercredi 17 janvier dans ta boite mail 👋