Première mort dans le chapitre 3 de Coupés du monde
Tu l'attendais ? Eh bien tu vas enfin le savoir ! Qui de James, Cossima, Wallace, Nola et l'homme au fusil meurt en premier dans ce huit-clos en forêt perdue ? Réponse dans le chapitre 3...
Le 1e mai, alors que je partageais le prologue de Coupés du monde dans la newsletter n°33, je te demandais qui parmi les cinq personnages de cette histoire serait le ou la premier·e à mourir.
Vérifions si l’un·e de vous a vu juste dans le chapitre 3 qui devient enfin sérieusement horrifique.
C’est uniquement dans Les Papiers Noirs à l’Encre Rouge.
Bonne lecture ! 😜
Si tu débarques tout juste ici, voici le résumé :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Tu peux lire le prologue, le chapitre 1 et le chapitre 2, si ça n’est pas déjà fait.
Chapitre 3
— Mon dieu, James !
Nola vient de dévaler les marches pour fuir la furie de Wallace et se trouve dans l’encadrement de la porte de la cuisine face à une scène de crime odieuse. Son cri est hystérique et se termine en toux asphyxiée. Il a beau être aiguë, un boucan du diable en couvre la fin. C’est le chaos dans cette pièce. Les vieux ustensiles couvrent le sol, un rayon de soleil se reflète sur le nuage de poussière qui flotte. Et le type a mis sa menace à exécution. Il vient d’abattre James avec son fusil.
C’était un coup de feu ? Les yeux rivés au plafond d’où pendent des fils de soie, le cœur de Cossima bondit dans sa poitrine. N’importe qui se serait résolu à regagner l’étage où tout se joue. Mais les empreintes poisseuses de ses baskets ne font que raviver sa curiosité. La peur laisse place a son envie mal placée. Elle veut savoir ce qui se cache dans le congélateur. En se pinçant le nez d’une main, elle ouvre le coffre poussiéreux. Ses deux grands yeux tout à coup globuleux découvrent le cadavre du chevreuil taillé en trois grosses pièces. Le sang s’est déversé dans le fond du congélateur, mais le froid a stoppé l’écoulement. L’odeur ferreuse remonte jusqu’à ses narines malgré son barrage. Il est temps de remonter !
Pendant que le type se débat au sol avec le poids mort que représente James, Nola a une fulgurance. Le taré va probablement utiliser sa deuxième cartouche pour descendre le prochain qui se mesurera à lui. Elle ne peut pas remonter se barricader dans la chambre alors que Wallace est presque aussi dangereux que le mania du fusil. D’ailleurs, où est-il ? Alors il ne reste qu’une seule option : échapper à ce trou paumé. Mais pas sans elle.
— James… C’est pas vrai…
Elle aurait préféré se réveiller en sueur dans sa chemise de nuit plutôt qu’affronter ça pour de vrai. Dans un élan de courage, non sans hurler, elle pénètre la cuisine, contourne la table et enfourne sa main dans la poche gauche du pantalon de son défunt petit ami. C’est la première fois qu’elle entre en contact avec un corps sans vie, mais elle n’y pense pas. Il n’y a rien dans cette poche. Les premières larmes coulent, et ça risque de devenir rapidement gênant si elle ne se dépêche pas. Alors elle chasse les souvenirs d’étreintes avec James. L’espoir renaît quand elle pense à la seconde poche.
— Tire-le d’là, enlève le moi d’là !
Avec sa barbe poivre et sel aussi bouclée que les poils d’un mouton, il est effrayant, même au sol. Le corps inerte de James valse sous les à-coups de son meurtrier. Nola fait tout pour l’ignorer, quand bien même ses narines se gonflent de rage et ses yeux pleurent de peur. Elle vient de mettre la main sur la fameuse petite boite qu’elle avait surprise un peu plus tôt. L’envie d’éclater en sanglots est proche, pourtant elle se redresse. En se dirigeant vers la sortie de la pièce, elle jette un dernier coup d’œil à James. Il à l’air encore plus musclé que la demi-heure précédente. Nola claque la porte de la cuisine quand Cossima arrive en haut des marches. Les hurlements gras du tireur sont à peine étouffés.
— Cassia, on se casse tout de suite !
— Qu’est-ce qui se passe, c’était quoi ce bruit ? Et ils sont où James et Wallace ?
Des pas lourds descendent les marches, et si l’étranger n’était pas dans la cuisine en train de lutter, on aurait pu penser que c’est lui qui arrivait. Mais c’est la démarche mécanique de Wallace qui fait trembler l’escalier et qui fait tomber la poussière du la structure. Toutes dents dehors, il a cet air furieux. Paniquée en voyant le regard vide, presque blanc, qu’il porte sur elle, Nola fond sur Cossima pour lui arracher son porte-clés de sa veste.
— Hey, ça va pas ! Rend-moi les clés, Nola !
Ses mains tremblent d’agir aussi vite. Le souffle court et ponctué de gémissements, la blonde passe la porte d’entrée. Tant pis pour sa robe qui s’est déchirée en accrochant une écharde, c’est à son instinct de survie qu’elle obéit.
— Mais rattrape là ! Hurle Wallace sur un ton que Cossima ne lui connaissait pas jusqu’alors.
La seule fois qu’elle l’avait entendu crier aussi fort, c’était pour supporter les WoolfGang (ou plutôt leur leader…). Et elle n’a pas attendu son ordre enragé pour courir derrière la bimbo. Elle ne fait même pas attention à l’effondrement qui provoque encore du vacarme dans la cuisine. D’un geste brusque, elle envoie la porte d’entrée claquer contre le mur. Nola est déjà assise devant le volant, elle s’apprête à tourner la clé pour démarrer le moteur. Ce n’est pas le bon moment, c’est même le plus mauvais moment pour que ce genre de chose arrive, mais Cossima chute. Bordel de merde de racine ! Le moteur grogne.
— Nola, attend ! Mais putain, qu’est-ce que tu fous !
En se relevant, Cossima sent que sa jambe gauche est affaiblie. Une entorse probable. Est-ce la raison pour laquelle des gouttes de sueur perlent sur ses tempes ? Mais elle n’écoute pas la douleur, elle reprend la course – enfin la marche rapide – vers sa voiture. Une des roues arrières patine dans la boue. Les lèvres pincées, la bouche serrée, Cossima traîne sa jambe. Elle y est presque… Nola enfonce la pédale d’accélérateur une fois la première vitesse enclenchée, exactement comme lui a montré James il y a deux semaines sur le chemin de terre familial. Et quand Cossima tape sur le pare-chocs arrière en ultime sentence pour lui demander d’arrêter, le véhicule glisse avant de filer dans les bois, non sans envoyer une flaque de terre bien humide dans son visage.
La douleur dans la cheville se manifeste d’un seul coup. Une chaleur intense émane de l’inflammation et Cossima jure voir sa cheville gonfler sous ses yeux. En se retournant vers la cabane, elle secoue la tête d’un air halluciné. Mais Wallace fixe le vide derrière elle, l’endroit où Nola a disparu. On entend encore le moteur vrombir et bientôt, le bruit s’évanouit.
Retourner à la cabane est plus compliqué qu’en sortir avec cette blessure, mais elle doit rassembler ses esprits pour comprendre ce qu’il vient d’arriver.
Les deux mains crispées sur le volant, Nola regrette de ne pas avoir passé son permis quand ses parents lui ont proposé de le lui payer. C’est drôle comme les arbres semblent plus nombreux qu’à l’arrivée, moins espacés les uns des autres, plus feuillus, plus bas… Les branches claquent parfois sur les vitres et griffent la carrosserie. Sa vue est floutée par les larmes incontrôlables qui dévalent ses joues rougies. Elle n’est plus très sûre de rouler sur le chemin qu’ils ont pris à l’aller. Le sol dans la forêt est loin d’être plat. La voiture ne cesse de grincer dès lors qu’elle se heurte à une grosse racine ou que les roues s’enfoncent dans un nid de poule. Quand est-ce que les arbres laissent place à une vue dégagée sur une route ? Avant de s’enfuir dans la voiture, le soleil éclatait encore, mais sous la canopée le trajet n’est qu’ombres.
Et dans sa tête se bousculent les dernières minutes : l’agression imprévisible de Wallace, la mort brutale de James et la confirmation qu’il allait bientôt lui offrir une bague de fiançailles. La petite boite est sur le siège passager et elle meurt d’envie de l’ouvrir. Elle tend le bras droit, l’attrape et l’ouvre avec son pouce.
— Hein ?
Elle ne se rend pas compte que la pression exercée par son pied sur l’accélérateur augmente. Elle ne voit pas que la forêt se densifie à mesure qu’elle progresse. La voiture prend de la vitesse. Une branche se brise contre le capot. Au moment où elle regarde à nouveau devant elle, la voiture perd sa trajectoire à cause d’un tas de branches mortes et elle perd le contrôle. Son cri de terreur s’arrête dès qu’une branche fixe et costaud traverse le pare-brise et empale son buste avec son expression figée.
La petite boite en velours bleu tombe de la main inerte. Elle est vide.
C’est l’heure de donner ta théorie !
Bon, il n’y a pas eu un mais deux mort·es dans ce chapitre.
Parce que j’aime jouer avec tes attentes et parce que c’était comme ça que j’avais prévu l’histoire, c’est tout…En fait je sais qui va mourir, quand et comment depuis le début. Il faut bien qu’écrire ait des avantages ! Le pouvoir de décider de l’avenir des personnages en fait partie, et le pouvoir d’agir sur tes émotions de lecteur·ices aussi.
J’ai très envie de connaître tes idées, de savoir ce que tu penses après avoir lu la scène d’action qui met fin à la vie de Nola. Lâche-toi dans les commentaires, c’est fait pour ça 😉
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J’espère que la suite de Coupés du monde t’a plu. Si oui, laisse-moi un like avant de partir pour m’encourager à écrire la suite !
A mercredi prochain👋
ah ! j'avais parié sur Wallace en 1 et Nola en 2 !
J'aime beaucoup le changement de point de vue à chaque paragraphe, ça accélère encore le rythme ! Et la chute avec la boite vide, bien joué !