La tension monte dans Coupés du monde
Je t'ai fait attendre longtemps la suite alors, pour compenser, j'ai bien fourni le chapitre 4 de Coupés du monde. Ils étaient 5 et ne sont déjà plus que 3, qui sera le prochain à connaître le trépas?
Hello, chair lecteur·ice 😈
La semaine passée je t’ai montré la Touraine haute en couleur avant de te parler d’un thriller familial au twist scotchant. Et aujourd’hui, j’ai décidé de te montrer les boites à livre que j’ai photographié pendant mon périples :
Mais je suis là pour te parler littérature de genre alors… On va enchaîner avec le chapitre 4 de Coupés du monde !
Si tu débarques tout juste ici, voici le résumé :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une maison abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Tu peux lire le prologue et les 3 premiers chapitre ici, si ça n’est pas déjà fait.
Mais avant, courte pub !
Demain, la promo sera terminée…
Depuis deux semaines, 13 Effrois est à - 55 % dans sa version e-book. L’occasion où jamais de découvrir ma plume à prix mini à travers 13 sombres histoires.
La suite de Coupés du monde, maintenant !
Si tu débarques tout juste ici, voici le résumé :
Un groupe de jeunes n’a rien trouvé de mieux à faire pour se la couler douce pendant leurs vacances que de louer une cabane abandonnée en pleine forêt. Evidemment qu’il va leur arriver des bricoles, mais ce que vous voulez savoir c’est si l’un d’eux va s’en sortir et surtout comment !
Tu peux lire le prologue, le chapitre 1, le chapitre 2, et le chapitre 3, si ça n’est pas déjà fait.
Chapitre 4
— Wallace ?
Pour toute réponse, Cossima a le droit d’entendre son propre grognement, celui qui l’aide à passer de nouveau la porte surélevée de la cabane alors que sa cheville enfle. Un silence inquiétant a repris possession des lieux. Et tout à coup, elle réalise ce qu’il vient de se produire. Nola a foutu le camp avec ma voiture et nous a laissés en plan dans un trou coupé du monde où même le réseau n’est pas capable de se frayer un putain de chemin. Mais pourquoi ? C’est de la pure folie.
En boitillant, elle franchit le pas, traverse un bout de l’entrée et pousse lentement la porte de la cuisine entrouverte.
— Wallace qu’est-ce que tu…
Son ami lui tourne le dos, la nuque cassée en direction du sol. Cossima ne fait aucune remarque sur le bordel ambiant parce qu’elle vient de voir ce qu’il regarde. En contournant la table, elle est obligée de reconnaître qu’il y a un corps sur le plancher. Il a des airs de ressemblance avec James, sauf qu’il est quasiment nu, plus mastoc et très poilu.
— Il est mort, pleurniche Wallace avant de se tourner vers Cossima, une cartouche à la main.
— Où est le type ?
Cossima s’est redressée, et son ton est froid, comme une maman impatiente devant le manque de sérieux d’un gamin. L’inconnu, qu’elle pensait inoffensif, a visiblement de mauvaises intentions. Ils ne sont plus que deux, sans voiture pour fuir, coincés ici. Son pouls accélère au rythme que la peur s’installe.
— C’est elle qui l’a tué.
La larme qui coule sur la joue de Wallace est la seule preuve de sa tristesse, car sa voix, si elle tremble, c’est de colère. Il bout de l’intérieur, ça se voit à ses joues rougies et à ses muscles tendus.
— De quoi ? Qui ça, elle ?
— J’espère qu’elle se plantera au milieu de nulle part et qu’elle crèvera de faim ou qu’elle rencontrera un sale pervers à la prochaine station essence.
— Arrête, tu dérailles ou quoi ? C’est pas vrai…
Cossima perd patience face à la jalousie maladive de Wallace. Quelle idée de tomber amoureux de la star de la fac.
— Aide-moi plutôt à trouver le téléphone fixe. Même si je pouvais marcher correctement, on est à plus de dix bornes du premier village et on pourrait se perdre dans la forêt.
Wallace ne bouge pas, il rumine.
— Je vais voir dans le salon. Et il y a peut-être un bureau. Toi, vérifie dans les chambres.
Cossima jette un coup d’œil à son ami qui hoche à peine la tête. Puis elle tire sa cheville hors de la cuisine, loin du cadavre de James qu’elle prend soin d’ignorer. Pourtant, impossible d’oublier que quelque chose ne tourne pas rond.
Le souffle court, elle est attentive au moindre bruit, au moindre mouvement. Le type n’a pas pu disparaître, et il est armé. Il a donc deux longueurs d’avance sur elle qui traîne la patte.
Étrangement, le salon a l’apparence de ceux qu’on préserve le temps de la mauvaise saison pour en profiter dès l’été revenu. Sauf que personne n’était revenu retirer les draps protecteurs enveloppant les meubles. Vu l’odeur de rance qu’on doit à l’humidité, il y a peu de chances pour que la cabane ait été habitée cette année. Cossima distingue les silhouettes d’un canapé trois places, d’un meuble télé débarrassé de son écran – peut-être celui dans la chambre de Wallace, d’une table basse entre les deux et probablement d’un tapis enroulé. C’est, contre toute attente, la pièce la plus petite de la cabane, et tous ces meubles la rendent oppressante. Cossima doit se faufiler entre eux pour parcourir l’endroit à la recherche d’un téléphone. Mais ni au mur ni ailleurs elle ne trouve de combiné filaire ou sur socle. La cabane est-elle si vieille pour être si peu équipée ? Pas de salle en enfilade. Le seul espoir qui lui reste, c’est Wallace.
Atchoum ! À force de respirer un air saturé de poussière, il fallait que ça arrive. En regagnant le couloir, elle constate le silence pesant que Wallace ne brise pas. Il n’est plus dans la cuisine et… Le cadavre de James non plus ! Comme dans le tambour d’un lave-linge, les boyaux dans le ventre de Cossima se retournent, serrés, essorés. Wallace n’a pas pu avoir la force de déplacer ce tas de muscles.
— Ne touchez à rien !
Cossima lâcha un petit cri en sursautant.
— C’est contagieux.
Par réflexe, Cossima se réfugie dans la cuisine, en marche arrière, faisant face à l’homme bourru et barbu. Ses sourcils se froncent.
— Où est-ce qu’il est passé ? Rage-t-il avec plus d’inquiétude que n’aurait pu lui attribuer Cossima.
Alors qu’il tend le cou pour regarder dans la cuisine, elle réussit à reprendre un peu son calme pour aligner trois mots. Au fond, elle espère que Wallace aura la présence d’esprit de se magner le cul.
— N’approchez pas.
Bien qu’elle soit occupée à sauver sa peau, elle y pense : le type a forcément une voiture.
Un son rauque, comme le grognement d’un ours ou le raclement d’une armoire sur le parquet, interrompt ses pensées. Ça vient du sous-sol. Et moins de trente secondes après, un hurlement s’en suit. Celui de Wallace. On l’entend qui grimpe les marches grinçantes de l’escalier à toute vitesse et la porte vole quand il arrive en haut.
— Aaaaaaaah !
Son visage est nervuré par la peur. Il ne s’arrête pas, il prend le second escalier pour rejoindre l’étage supérieur. Parce que la chose qui l’a effrayé est à ses trousses, Cossima la voit bouger en bas, dans le noir.
— Merde, vous avez ouvert le congélo ?
Ce n’est pas un bipède qui monte l’escalier, mais un ongulé dont les doigts griffent le bois des marches et glissent. Mais il avance vite. En fait, il fonce sur eux et Cossima n’attend pas pour imiter Wallace. En forçant sur sa cheville, elle se répète que c’est toujours mieux de souffrir que de mourir. Elle a tout juste le temps de voir la bête : le chevreuil, qu’elle a découvert en trois morceaux dans de la glace, s’est reconstitué un corps dont le poil ébouriffé est ensanglanté. De ses narines s’écoule un liquide presque noir, épais. Quant à ses yeux, ils lui paraissent extrêmement rouges.
Quand elle s’enferme dans la chambre de Wallace, avec lui, tenant la poignée de la porte, elle entend un coup de feu, à nouveau. Cette fois, elle se réjouit d’avance que le barbu ait fait mouche. Ses épaules se relâchent, mais sa respiration est toujours aussi saccadée. En tournant la tête par dessus-son épaule gauche, elle voit Wallace assis au bout du lit, comme bloqué face à la télévision encore enneigée.
— J’ai vu cet animal mort y a à peine une demi-heure ! C’est… C’est tout simplement impossible qu’il se soit remis. Impossible.
Elle veut des réponses ou bien elle cherche à se convaincre que sa vision d’horreur a une explication rationnelle.
— Je pensais que t’étais la plus perméable aux histoires surnaturelles. Faut croire que regarder autant de films de science-fiction ne t’a pas préparée à l’apocalypse-zombie.
Cossima à très envie de lâcher la porte pour aller gifler cet imbécile qui fait le malin alors que rien ne se passe comme prévu. Sauf que ça mettrait sa vie en péril. La sueur commence à suinter de sa main moite sur la poignée.
— Au lieu de dire des conneries, tu peux pas m’aider à trouver une idée pour se barrer d’ici ?
Wallace n’a toujours pas lâché l’écran des yeux, comme hypnotisé par son scintillement. Et ça commence à inquiéter Cossima. Il n’y a pas de temps à perdre. La porte est la dernière barrière entre elle et tout ce qui leur veut du mal, quoi que ce soit. Fuir est une urgence pressante.
— Wallace, écoute-moi ! Faut trouver une issue, maintenant !
Sa voix s’est brisée. Sans doute parce que l’espoir est en train de la quitter. Et Wallace ne répond toujours pas.
La porte se met à vibrer. Est-ce que c’est le barbu au fusil qui la cogne ou c’est le chevreuil revenu d’entre les morts qui a sentit l’odeur de leur peur ? Le cœur de Cossima palpite et sa main se resserre sur la poignée. Chaque coup résonne comme le marqueur des dernières secondes avant la fin.
La télévision, que Wallace n'a pas quittée des yeux, grésille. Une image apparaît brièvement à l'écran, une silhouette floue, presque humaine. Elle est déformée, menaçante. Cossima jurerait avoir vu le visage d’une vieille femme, mais l’écran est à nouveau noir. Elle a le souffle coupé. Et au même moment, Wallace se lève, lentement, comme un automate. Son visage est vide, ses yeux fixés dans le vague. Une colère froide émane de lui.
— Cossima…, Murmure-t-il d'une voix rauque, pourquoi tu nous as tous condamnés ?
Elle se plaque instinctivement contre la porte, terrifiée.
— Qu'est-ce que tu racontes ? C'est pas le moment…
Il avance, pas à pas, déterminé. Quelque chose a définitivement changé chez lui. Quant à la porte, elle ne tiendra plus bien longtemps, malgré le poids du corps de Cossima. Ils sont pris au piège.
Dans un élan de lucidité, elle jette un coup d'œil autour à la recherche de quelque chose pour faire diversion, un objet pour se défendre. Ses yeux s’illuminent lorsqu'elle aperçoit, par la fenêtre, l’avant d’une voiture. À moitié cachée par les arbres et un buisson de ronciers. C’est leur chance !
— On ne s'échappera pas, Cossima…
[Suite le 4 septembre 2024…]
Avant de partir, j’ai une question pour toi.
Quand l’étau se resserre, pas évident de deviner, si ? J’attends ton pronostic en commentaire (avec tes arguments, si t’en as) !
J’espère que le chapitre 4 de Coupés du monde t’as plu. Si oui, laisse-moi un like avant de partir !
A mercredi prochain 👋